Chapitre 6 :

Ils arrivèrent à Lestoria vers seize heure.

« Seize heure tapante ! » lui avait dit Enael.
Mais alors le comment elle le savait, ça, c’était comme la plupart des choses ici : Il n’en savait rien, et il n’osait pas lui demander tellement ça lui avait paru évident quand elle le lui avait dit.

Lestoria était un petit village d’une centaine d’habitant tout au plus, et chacun d’eux semblaient connaître Enael.

« Bonjours Enael, tu t’es trouvé un petit ami ? » avait rigolé un vieil homme à l’entré du village, ce qui n’avait pas déstabilisé la jeune ange qui avait rit de bon cœur.

Le village était un cercle de maison, avec une très grande place centrale ou était situé une sorte d’arène.
D’après ce que lui avait expliqué sa compagne de route, cette arène était le lieu d’entraînement des jeunes anges du village qui voulaient s’affronter.
Bien sur, sa première réaction avait été : « S’affronter ? Tu veux dire que c’est un lieu de combat public ?
-Oui, en ces temps de guerre, nous cultivons l’art du combat, et chaque période de lune noire, un tournoi est organisé à Lestoria où les jeunes anges de tous les villages voisins s’affrontent.
-Lune noire ?
-Bien sur, chaque mois, quand la lune est dans une certaine position, elle n’absorbe plus toute la lumière du soleil et est alors visible pendant trois jours.
-Je croyais que la lune reflétait la lumière, pas qu’elle l’absorbait ?
-Ben non… avait-elle lâché, encore une fois perturbée par les drôles d’acquit qu’avait son compagnon. »

A mesure qu’il progressait dans ce monde, Toya avait de plus en plus l’impression qu’il n’y avait pas sa place.
Tous ce qu’il croyait savoir ou presque tombait en fumé peu à peu, tout était trop différent de ses propres « sensations ».
Ce n’était pas vraiment définissable, c’était juste qu’il savait que quelque chose n’était pas à sa place, et qu’en l’occurrence c’était lui.


Quand il était arrivé à la maison du chef du village, Enael l’avait présenté au vieil ange qui dirigeait le village, puis lui avait dit d’aller se promener un peu pendant qu’elle allait donner des nouvelles de village voisin au conseil –il n’avait pas demandé ce qu’était le conseil, mais ça ne lui avait pas paru très important sur le moment, d’autant plus que ça ne devait être que l’assemblé qui dirigeait le village.

Lestoria n’était composé que d’une trentaine de maison, assez différente par l’architecture les une des autres –grandes, petites, certaines en bois, d’autres en pierres-, ce qui apparaissait en revanche clairement était que ce n’était pas l’esthétique qui primait : L’ambiance était rustique, mais le tout rendait impression de chaleur plus que de beauté.

Me promener… Elle est gentille mais on a vite fait le tour, ce n’est pas Tokyo…
Tokyo ?

Après s’être concentré une minute, il estima que ça devait être une grande ville, et que ce n’était pas en se donnant mal au crane qu’il se souviendrait plus.

Passant derrière une maison, Toya tomba sur deux anges d’une quinzaine d’année qui se battaient à l’épée.

S’adossant au mur et les observant un peu, sa première impression fut :

Pas assez rapide, ils moulinent dans le vent et perdent de l’énergie.
Ils ont de l’énergie à revendre mais leur technique ait loin d’être au point.
Leurs armes semblent bonnes, mais les épées européennes sont loin de valoir les Katana et Waki japonais.
Je leur mets une raclé sans problème…

Réalisant ses propres pensées, Toya les analysa deux secondes :

Je sais me battre ? C’est probable vu ce que je viens de penser… Attend c’est quoi ce dialogue à la con que j’ai avec moi-même là ? Bref…

Bon autre chose : Leurs armes seraient donc Européennes, et les Katana et Waki japonais.
Je vois ce qu’est un Katana et un Waki, par contre l’Europé et le Japon… est-ce bien Europé et Japon déjà ? Je remets peut-être mal les noms à leur place…
Toujours est-il que c’est un point de départ.

Alors qu’il parlait avec lui-même, les deux anges remarquèrent sa présence et s’approchèrent de lui

-Bonjours… dit l’un d’eux pour essayer de capter la présence de Toya qui était complètement perdu dans ses pensées.

Hm ?

Relevant la tête, Toya remarqua –enfin- les deux anges qui se tenaient devant lui.
Le plus petit des deux devait faire dans les un mètre soixante quinze, était blond vénitien et avait des yeux verts presque pomme ; le deuxième quant à lui devait faire une tête de plus, avait les cheveux noirs et les même yeux.
Ils étaient assez musclés, on pouvait sentir un certain entraînement quotidien.

-Ah pardon je ne voulais pas vous interrompre… euh... bonjours…

Les deux anges le regardèrent deux minutes, s’échangèrent un regard et conclurent :

-Tu n’es d’aucun des villages alentours n’est-ce pas ?

Toya pouvait sentir une certaine excitation dans les yeux des deux jeunes.

-Non, je viens même de très loin…

Enfin je pense…

-Tu viens d’Ishtaria ?!
-Non…

Mais faudrait que j’y aille d’ailleurs.

-Plus loin ?!
-C’est bien possible oui…

Si ça se trouve, je ne suis même pas du continent angélique, je viens peut-être de chez les démons après tout…

-Tu viens d’un des temples de la province du centre ?!!
-Possible…

Enael m’a en effet parlé du fait que j’avais une vision des anges qui indiquait que je venais peut-être d’un temple…

-Alors tu dois être un des guerriers de l’armée de lumière !

Hein ?

Toya n’avait pas vraiment écouté ce que lui avaient raconté les deux adolescents, il avait répondu ce qui lui passait par la tête.

-Vous voulez bien m’accorder l’honneur d’un duel ? dit le plus grand des deux anges en s’inclinant.
-Un duel ?
-Oui, j’espère être un adversaire à votre hauteur.
-A ma hauteur ?

L’adolescent se crispa et dit :

-Pardonnez-moi, je ne voulais pas être irrespectueux, je voulais simplement dire que j’espérais ne pas être trop faible par rapport à vous.

Il y a erreur là je crois…
Bon je fais quoi ? Ca pourrait être intéressant de voir si je suis effectivement un combattant, mais en même temps je vais quand même pas lui mentir en me faire passer pour un de ces guerriers qu’il semble vénérer…

-Oh oh, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu une demande officielle de duel !

Regardant à sa droite, Toya aperçu un homme qui portait un énorme bout de bois sur ses épaules.
Il était impressionnant, il devait faire plus de deux mètres et cent cinquante bons kilos de muscles. Ses longs cheveux noirs attachés en queue de cheval contrastaient comme le jeune ange avec les yeux vert profond qu’ils semblaient tous partager.

S’approchant après avoir posé son tronc par terre, le grand ange inspecta Toya d’un peu plus près.

-Alors, tu accepte son duel ?
-Je n’ai pas d’arme sur moi, et je ne connais même pas vos noms, chose que j’aime savoir avant de sauter sur quelqu’un.

Toya sentait son sang bouillir.
Il avait envie de se battre, il avait envie de se dépenser.

S’il n’était pas un combattant avec de perdre la mémoire, il avait du être de ceux qui aimaient l’action –malgré une apparence assez endormie qu’il était lui-même forcé de reconnaître…

-Ca c’est pas un problème, j’ai tout ce qu’il faut !
En tout cas il a raison, dit-il en se tournant vers le jeune ange. On se présente avant de demander un duel, et en plus normalement il faut l’accord du chef du conseil si vous voulez utiliser des armes dans un vrai duel.
-Pardon Seigneur Latanel, je me suis précipité.
Je m’appel Phoriel, et voici mon compagnon d’arme, Nasiel.

Au mot « compagnon d’arme », Latanel avait eu un sourire qui n‘avait pas échappé à Toya : Le sourire de quelqu’un qui éprouve une certaine fierté, mais aussi un peu de peine à voir grandir un enfant.

-Pas grave. Votre fils ? demanda-t-il en se tournant vers la montagne de muscle.
-Non, je lui enseigne quelques bases de self défense, c’est tout.
Alors, tu accepte ou pas ?

Se donnant encore deux secondes de réflexion, Toya fini par dire :

-Si vous avez un Katana correct, c’est quand vous voulez.
-Je suis forgerons, j’ai toutes les armes que tu veux !
-Allons voir ça.


* * * * * * * * * * * * * * * * * *


La maison derrière laquelle il avait rencontré Phoriel et Nasiel était celle du forgeron, Latanel.
Entièrement en pierre, l’intérieur sur deux étages était de simple facture mais confortable, et l’énorme pièce du bas était sa forge.
Il y avait des armes un peu partout, nombreuses que Toya reconnaissaient, et bien d’autres dont il n’arrivait même pas à dire comment on les tenait.

Laissant se promener son regard, il finit par tomber sur un magnifique Katana dont la finition étrange ne manqua pas d’étonner Toya.

La lame était bleue, et le manche semblait… électrique.

-Tu à l’œil, c’est un grand sabre que tu observe.
-Mais la manche… on dirait qu’il est… euh… électrique ?
-Prend-le en main, tu va comprendre. dit le forgeron, un grand sourire aux lèvres.

Attrapant le sabre, Toya eut l’impression qu’une petite décharge le traversa, puis… il ressentit le sabre en lui.

-Qu’est-ce que ?!
-Ce sabre s’appel Aurore, c’est une œuvre de mon maître.
Il est intelligent, et sa lame est ensorcelée par la magie des glaces.
Tu le ressens en toi n’est-ce pas ? Il agit en fonction de ce que ton corps va ressentir : Si tu veux le lâcher, si tu veux le faire bouger dans ta main, il fera exactement ce que tu lui demanderas, et au contraire, si tu ne veux pas le perdre alors que tu combats, il adhérera à ta main comme s’il y était collé.
De plus, sa lame gèle l’endroit ou elle frappe, engourdissant peu à peu ton adversaire, en plus d’être bien plus acéré qu’un sabre normal.

Incroyable, je n’ai jamais vu un sabre aussi beau, et aussi pratique…

-Je peux le prendre pour le duel ?
-Bien sur, mais je désactiverais son ensorcellement, sinon ça ne serait pas loyal.
-Pas de problème, sa finition est déjà un avantage en soit, il est parfaitement équilibré et sa lame est... parfaite.

Latanel le fixa une minute, et avant que Toya n’ait pu lui demander ce qui n’allait pas, il alla chercher le fourreau du sabre et dit en s’asseyant :

-Si pendant ton combat tu me montre que tu es digne de ce sabre, je te le vends.

Me le vend ?
J’ai cru qu’il allait me dire qu’il me le donnait…

-Pourquoi, il n’était pas à vendre à la base ?
-Bien sur que non, c’est un précieux sabre que j’ai hérité de mon maître.
Mais je ne suis pas un combattant, je suis un forgeron, je n’en ai pas l’utilité.
-De toute façon je n’ai pas d’argent, je ne pourrais donc pas l’acheter.
Mais je le prends pour le combat, je vous remercie.

-Et moi maître, je peux prendre une arme aussi ? intervint Phoriel tout excité.
-Toi je t’en ai déjà donné une ! Allez dehors, allez voir le chef du conseil qu’il vous donne l’autorisation et rendez-vous sur la place dans une heure !

Je me demande ce que va dire Enael en apprenant ça…

* * * * * * * * * * * * * * *

« Je m’occupe de tout, on se retrouve sur la place dans une heure seigneur Toya ! » avait lâché Phoriel avant de partir sans laisser à Toya le temps de dire oui, et accessoirement qu’il n’était pas ce que le jeune croyait…

Bah, on verra ça plus tard, pour l’instant il faut que je trouve Enael et que j’aille m’entraîner un peu…

Il avait d’instinct confiance en ses capacités au sabre, mais valait mieux prendre le la Katana un peu en mains avant de faire un vrai combat.

Un vrai combat ? C’est marrant, si j’en avais déjà fait, je devrais avoir quelques cicatrices…

Mais mis à part quelques petites cicatrices, il n’avait rien qui ressemblait à une trace de blessure qui aurait pu être faite par un sabre.

Et ce sabre me semble… lourd.

Il l’avait bien en main, le fourreau rajoutait du poids, mais la lame était parfaitement équilibrée, elle n’était pas trop lourde, c’était juste que…

J’ai l’impression que je devais m’entraîner avec une arme plus légère…

Alors qu’il essayait de se souvenir, une image traversa son esprit : Il se vit portant un kimono d’entraînement et maniant un shinaï. (Sabre d’entraînement en bambou de Kendo)

Mais oui, je faisais partie d’un dojo de Kendo, je suivais l’entraînement depuis plusieurs années !
Comment il s’appelait déjà ce dojo ?

Rhaaa, j’arrive pas à m’en souvenir !
Bon, c’est déjà un petit pas, et si ma mémoire ne me ment pas, j’étais même assez bon !
Je devrais pouvoir m’occuper de Phoriel sans problème.

Dégainant Aurore, Toya fit tournoyer le Katana avant de donner plusieurs coups dans le vide.
Il n’était ni trop lourd, ni trop léger, chaque mouvement que faisait Toya était fluide et précis, et son sabre répondait parfaitement… même sans l’ensorcellement.

Je n’avais même pas vu qu’il l’avait retiré, il a du faire quelque chose au fourreau.
Mais en tout cas la sensation est clairement différente de tout à l’heure, je ne sens plus Aurore en moi…

Bon, je vais aller un peu en forêt au lieu de m’entraîner ici… pensa-t-il en s’apercevant qu’il était toujours en plein milieu du village et que plusieurs personnes l’observaient avec intérêt.

Alors qu’il allait retourner là où il était arrivé avec Enael un peu plus tôt, la voix de celle ci l’interpella.

-Toya !

J’allais oublier d’aller voir en plus…

-Tu as vu les anciens alors ?
-Oui ! Je leur ai parlé de ton problème et qu’est-ce que tu fais avec ce sabre ?

Houla, elle commence par quelque chose et fini avec complètement autre chose…

-J’ai un combat avec un jeune du village dans un peu moins d’une heure maintenant, Aurore m’à été prêté par Latanel, le forgeron du village.
Je sais que je n’aurais pas du causer de trouble, mais en fait c’est un matche amical, une sorte de…
-C’est parfait ! s’exclama-t-elle avec entrain –et le coupant dans son élan.
-Ah, bah… alors… c’est pas grave ? demanda Toya qui ne s’attendait pas du tout à cette réaction.
-Au contraire ! Viens voir. dit-elle en s’asseyant sur un tronc posé à côté d’une maison. J’ais discuté avec le conseil du village de ton problème comme je te le disais, et il est apparu clairement qu’en cette situation de crise, il était impossible d’avoir un entretient avec sa Sainteté Uriel sans raison valable.
-Ah … mais c’est quoi le rapport avec mon combat ? Et je vais faire quoi alors ?
-Du calme, laisse moi finir. dit-elle toute confiante. Je t’ai parlé du tournoi qui à lieu à chaque lune noire n’est-ce pas ?
-Euh…

Ca me dit quelque chose…

-Tu te moque de moi ? Je t’en ai parlé juste en arrivant dans le village quand tu m’as demandé ce qu’était l’arène !
-Ahhh ! Oui, ça me revient : Le tournoi pour déterminer qui est le plus fort de la région parmi les jeunes anges.
-Voilà !
Dit, t’aurait pas des problèmes de mémoire toi par has…

Enael ne finit pas sa phrase, réalisant ce qu’elle venait de dire.

-Très drôle, je suis mort de rire… lâcha Toya légèrement sarcastique.
-Ho, c’est bon hein ! Je me suis trompé, oublie !
-Tu t’enfonce là…

Toya avait du mal à s’empêcher d’éclater de rire, parce que le pire c’est qu’elle ne semblait même pas le faire exprès.

-Bon ! essaya-t-elle de reprendre un peu confuse. Toujours est-il que ce tournoi est d’une grande importance parce qu’il désigne l’ange le plus habile à l’épée de l’un des dix secteurs de la province du seigneur Uriel, et que chacun des vainqueurs se voit convier à la capitale où il est reçu par le seigneur Uriel lui-même lors d’un banquet.
-Tous les mois il reçoit dix jeunes anges qui se sont battu lors de ce tournoi ?

Et elle me dit qu’il ne reçoit personne ?
N’importe quoi…

-Oui, c’est sa manière de montrer qu’il est proche de son peuple, et d’encourager les jeunes à se former au combat. De plus ça lui permet de recruter des anges forts pour l’armée.
Il y a un tournoi similaire pour les épéistes utilisant la magie, mais là il n’y aura que de purs épéistes, pas de mage-lame.
-Et donc tu me demande de gagner ce tournoi ?
-Exactement ! Et donc pour voir ton niveau, ce petit combat sera parfait !
-Et si je perds ?
-Euh…
-Ou que je n’ai pas le niveau pour remporter ce tournoi qui doit être d’un niveau élevé pour un simple humain comme moi ? Je ferrais quoi alors ?

Enael marqua une pause.

-On avisera, c’est une manière de rencontrer le Seigneur Uriel, mais ce n’est pas l’unique, si tu échoue, on en trouvera d’autre directement à Ishtaria.
Ne t’inquiète pas, si Maître Latanel t’a confié son précieux sabre, c’est que tu dois avoir certaines capacités. lui dit-elle en lui donnant une petite tape dans le dos.

Et comment il le pourrait ? Il ne m’a jamais vu me battre que je sache…
Bon, de toute façon je ne perds rien à essayer.
Perd rien ? Au fait on se bat avec de vraies armes, ça peut aller jusqu’où un combat ?

-Dit, c’est quoi les règles de ces combats ? Qu’est-ce qui est interdit, autorisé ?
-C’est assez simple : Le combat s’arrête quand l’un des deux combattants abandonne ou s’évanoui et la magie est interdite mis à part les esprits.
Pas de limite de temps, il est par contre interdit de porter un coup mortel.
Mais c’est assez rare qu’un coup soit suffisamment violent pour blesser mortellement un ange…
-Suffisamment violent ? Je t’assure que si mon sabre se plante dans ton cœur, tu es morte.
-Non bien sur, mais le guerrier comme toi et Phoriel ont des protections qui empêchent ce genre de drame.

Ah bon ?

-Ben non, j’ai rien sur moi, comme tu peux le voir…
-Oui pour le moment, mais pour le combat contre Phoriel tu auras une armure légère qui te protégera des coups mortels, et si tu le bats et que tu deviens le champion du village, Latanel te donnera ses meilleures armes et armures pour le tournoi !
-Champion ? tu es entrain de me dire que ce gosse est le guerrier le plus fort de village ?

Sans déconner…
Non, c’est pas possible.

-Au cas où tu aurais pas remarqué, il n’y a qu’une centaine d’habitant dans ce village, et seulement trois anges ayant entre seize et vingt ans, la limite pour entrer dans le tournoi.
Si tu ajoute que l’un d’entre eux n’est pas intéressé par le combat à l’épée, tu obtiens comme prétendant Phoriel et Nasiel.

Ah oui tout de suite ça deviens plus évident…

-Pourquoi limité aux seize/vingt ans ? Les anges sont immortels non ? Ca doit faire que beaucoup ne peuvent y participer ?
-Oui, mais il y a d’autres tournois organiser dans les villes pour eux. Ce tournoi est pour voir s’affronter les jeunes anges, pour déceler les gros potentiels.
Les naissances sont limiter sur Paradis, comme sur Enfer d’ailleurs, c’est un pacte qui à été fait avec les démons à notre arrivé sur la planète même s’il n’est peut-être plus respecté maintenant, ce qui fait que sur toute la province du Seigneur Uriel, Phencors, il n’y a pas plus d ‘un demi-millier d’ange entre seize et vingt ans.
Donc à ce tournoi il devrait y avoir peut-être vingt ou trente participants.
-Attend, combien y a-t-il d’habitant à Phencors ?
-Environs trois-cent millions d’ange je crois.


Et il n’y a qu’une centaine de jeune entre seize et vingt ans ? et sur ces seize il y en a trois ici, voir quatre si on compte Enael dedans ?

-S’il y en a aussi peu, pourquoi il y en a autant ici ?!
-C’est par villes/villages que sont donné les autorisations, et Lestoria à eu l’autorisation d’avoir cinq nouveau-nées pendant cette décennie, ce qui veut dire qu’il en reste un à naître dans les deux prochaines années.
-Parce que tu es née là ? Tu n’es pas née dans le village de ton grand-père dont je n’ai pas retenu le nom ?
-T’as vraiment des problèmes de mémoires toi…
Non, avant mon grand-père habitait ici avec mes parents, nous avons déménagé parce que le commerce était plus rentable à Delorgia qui est un peu plus grand.
-Et ils sont où tes parents au fait ?

C’est vrai ça, elle vit avec Bevial, mais je n’ai pas encore vu ses parents…

Le visage d’Enael c’était assombrit à la question de Toya.

J’aurais peut-être pas du poser la question…

-Ils sont morts quand j’avais sept ans… et je n’ai pas vraiment envie d’en parler si tu veux bien. dit-elle en adressant un petit sourire forcé à Toya.
-Excuse-moi j’aurais pas du demander…
Bon, tu veux m’aider à m’entraîner un peu avant le combat ?

Toya était assez enclin à dire ou poser la question qu’il en fallait pas quand il ne fallait pas, et il essayait toujours de se rattraper ou de détendre l’atmosphère comme il pouvait après coup, mais ça lui avait souvent joué des tours…

-Non, ça te dit pas d’échanger quelques coups ? Ou tu peux peut-être pas étant une prêtresse ? Tu veux peut-être que je te laisse ?
-Non, non, ce n’est pas de ta faute, c’est juste un mauvais souvenir, rien de plus !
Par contre je ne te connaissais pas ce côté « ne sait pas quoi faire ni comment réagir », d’habitude tu à l’air plutôt sur de toi, surtout aux vues de la situation dans laquelle tu es.
S’en serait presque mignon ! dit-elle en retrouvant son petit air espiègle.
-Presque ?
-Faut pas trop en demander non plus.

Si elle arrive à me chercher c’est qu’elle doit aller un peu mieux…

-Alors, tu veux échanger quelques coups ?
-Volontiers, mais je suis loin d’avoir un quelconque niveau, ni d’avoir d’épées d’ailleurs…

Ah oui c’est pas bête ça…

-Bah, tu as ton bâton, c’est suffisent non ?
-Si tu l’abîme je te tue.
-…
-Mais ça devrait faire l’affaire, et en plus je me débrouille assez bien avec !
Viens, on va aller en forêt, on sera plus tranquille.

Tâtant la poigné d’Aurore, Toya se demandais si son bâton allait résister aux coups, ou s’il allait devoir y aller tout doucement.

Bah, on verra bien…


* * * * * * * * * * * * * * * *

Drôle de bâton…

Après l’avoir regardé d’un peu plus près, Toya constata que le bâton d’Enael n’était ni en bois, ni en métal, mais d’un matériau entre les deux, comme du métal végétal.

-Il est fait en quoi ton bâton ? J’ai jamais rien vu de pareil… ou je m’en souviens plus. soupira-t-il avec une sorte de dédain.

Il commençait à s’habituer à ne se souvenir de rien, ça ne le touchait plus vraiment.

-A la base c’est une branche de chêne entrain de mourir.
Ensuite par procédé magique on y a transféré l’âme du chêne, qui donne sa forme au bâton, variant d’une âme à l’autre.
L’âme du chêne rend le bâton extrêmement dur et lui donne quelques propriétés magiques, comme de pouvoir parler avec les végétaux ou encore de régénérer les parties abîmées du bâton.

-Alors pourquoi tu me disais de ne pas l’abîmer ? lâcha Toya sans trop de conviction –il ne la connaissait pas depuis très longtemps, mais rien ne l’étonnais plus vraiment venant d’elle.
-Parce que j’y tiens, et qu’en fait je n’ai jamais vu un bâton d’âme se faire abîmer, donc je ne suis pas sûr qu’il se régénère vraiment…

Mais si c’est si dur que ça de l’abîmer, il ne devrait pas y avoir de problèmes non ?

Bah, pas la peine d’insister, elle réfléchit d’une manière inaccessible pour moi…

-Ok, allons-y doucement. souffla Toya en se mettant en position.

Toya ne tenait pas la garde de base de Kendo qui consistait à tenir son sabre légèrement penché en avant, les deux mains serrant le manche et les pieds bien ancré au sol, il se sentait plus à l’aise en ne tenant le sabre que d’une main et en étant plus léger sur ses pieds.

Mes souvenirs sur mes techniques de combats ne sont pas clairs, mais mon corps se souviens, mes pieds et mes mains bougent presque d’eux-mêmes…

Enael était plus droite et rigide que lui, elle tenait son bâton à deux mains et ne lui laissait aucunes ouvertures directes.

Voyons voir ce que ça donne au contact…

Faisant un petit bond sur place, Toya se lança en avant dès que ses pieds retouchèrent terre.

Tsuki, attaque frontale pour transpercer son adversaire : Rapidité et puissance de charge étaient le plus important dans ce type d’attaque.

Enael esquiva le coup en se déportant sur la droite tout en contre-attaquant rapidement.

Elle est assez rapide et sa technique est bonne, mais elle manque de puissance…
Hm, c’est une fille, c’est normal qu’elle est moins puissance qu’un garçon, mais on dirait aussi qu’elle n’ose pas attaquer à pleine puissance.

-Tu as peur de me faire mal ? demanda Toya tout en continuant à attaquer sans relâche.
-Je suis une prêtresse, je soigne les gens, je ne les blesse pas, ce n’est pas dans mes habitudes !

T’énerve pas, je disais ça pour que tu te lâche un peu…

-T’inquiète pas pour moi, tu ne me tueras pas d’un coup de bâton, et puis il faut que tu te battes sérieusement si on veut voir de quoi je suis capable.
-Ok, je vais essayer.

Elle manque de confiance en ses capacités…
Ou c’est peut-être moi qui en trop en les miennes ?

Bah, on verra bien ce que ça va donner…

Alors qu’il reculait un peu pour lui laissé un peu de champ libre, Enael fit tourner son bâton de droite à gauche avant de s’élancer avec une vitesse légèrement supérieure à ce qu’elle avait montré jusqu’à lors.

Non, je suis en déséquilibre, je vais tomber si je recule !

Il n’avait pas anticipé qu’elle puisse aller plus vite, et elle l’avait pris au dépourvu en chargeant alors qu’il se relâchait un peu.
Il ne pouvait ni reculer, ni se décaler rapidement sur le côté sans risquer de chuter, il était obliger d’encaisser l’attaquer s’il voulait pouvoir rester en position de se défendre.

Utilisant la seconde qu’il lui restait avant qu’Enael ne lui tombe dessus, Toya repris son équilibre et rengaina son sabre.
Il ne se contrôlait plus vraiment, il agissait d’instinct.

Se tenant légèrement penché en avant, le fourreau dans la main gauche, il dégaina son sabre le plus rapidement qu’il pouvait pour exécuter une tranche directe sur son adversaire.

Lancé dans son attaque, Enael fut surprise et légèrement déconcentré par ce que faisait Toya, mais elle ne s’arrêta pas et fit tournoyer son bâton au-dessus de sa tête avant de frapper de toutes ses forces en biais.
Son attaque venait de sa droite et devait atteindre Toya juste au-dessus de l’épaule.

Mais malgré son avantage sur lui, sa légère hésitation et la rapidité de réaction de Toya permirent à ce dernier de parer l’attaque : Leurs armes se percutèrent avec violences et ce fut la force physique qui détermina le vainqueur.

Enael bénéficiait de la force de sa charge, mais Toya était bien arqué sur ses jambes et sa force physique supérieure à celle d’Enael fit le reste : Il l’a renvoya deux mètres en arrière s’écrouler au sol tandis qu’elle lâchait son bâton.

Mais résister à une telle charge juste en restant arqué sur ses et à la seul force de son bras droit ne le laissèrent pas sans dommages…

La vache, je me suis bousillé le bras…

-T’es entière, ça va ? dit-il en s’avançant vers sa « coach ».

Enael s’assis difficilement tout en vérifiant qu’elle n’avait rien de cassé.

-Ca vas, enfin je crois…
En tout cas tu n’y es pas aller de main morte, j’ai cru que tu allais me couper en deux ! lâcha-t-elle en lançant un regard mauvais à Toya.
-Pardon… j’ai pas vraiment fait exprès, je me suis laissé aller pour ne pas me faire écraser le crane par un certain bâton… répondit-il en le lui rendant avant de s’asseoir en face d’elle.
-C’est toi qui m’as dit de ne pas me retenir… enfin en tout cas tu es sacrement fort, tu es à peine essoufflé après tout ça, et tu as paré ma meilleure attaque comme si de rien était !
-Pas comme si de rien était…

Il était à peu près sûr qu’il s’était fait une bonne tendinite.
En tout cas il avait du mal à bouger son bras, et le combat avait lieu dans moins de vingt minutes.

-Comment ça ? Tu t’es fait mal ?
-Ouais, et pas qu’un peu…
J’arrive difficilement à bouger mon bras, je suis aller plus loin que ce que mes muscles et tendons puissent supporter je crois…

Après une seconde de réflexion, il finit par dire :

-T’a déjà pensé à un régime ?
-Quoi ?! Dit tout de suite que c’est parce que je suis trop grosse que tu t’es fait mal au bras !
-Ben…
-N’importe quoi, c’est parce que tu es trop faible, c’est tout !
Et puis tu n’as qu’à te débrouiller pour te soigner pour la peine !

Toya se demandait si elle était vraiment vexée ou si elle le faisait marcher.

Hm… par contre c’est vrai que j’avais oublié qu’elle pouvait me guérir, je vais pouvoir récupérer avant le combat !
Sinon je n’aurais pas tenu le coup dans mon éta… hé !

-Hé où tu vas ?!
-Au village, je vais voir si les préparatifs se déroulent bien ! lâcha-t-elle en commençant à partir.
-Mais non, attend, je plaisantais, t’es pas grosse, c’était pour rire !
Me laisse pas comme ça, je peux pas me battre sans mon bras droit !
-Tiens, je ne suis plus grosse maintenant ?
-Mais non, mais regarde-toi, tu serais même plutôt squelettique ! lui dit-il avec un grand sourire.
-Squelettique ?!
-Non ce n’est pas ce que je voulais dire non plus !

Rhaaaaaaaaaaaaaaaa ! je vais pas y arriver !

-Tu es belle ! Ni trop grosse, ni trop maigre, parfaite !
Tu es bien la dernière personne sur terre à avoir à s’inquiéter pour son apparence !
-On est pas sur terre…

Mais on s’en fout, c’est pas le problème !

-Ceci dit, je prends le compliment quand même ! lui dit-elle en souriant.

Ah ?

-Comme si je pouvais vraiment m’énerver pour mon poids…
Les anges ne mangent que des herbes et autres fruits, on peut difficilement grossir comme les animaux.
-Ce qui fait de moi un animal ? lui fit-elle remarquer l’air faussement blessé.
-Mais non, mais sur Eden, seul les animaux peuvent prendre du poids, ce n’est pas comme sur enfer où les démons mangent tout et n’importe quoi.
D’ailleurs tu n’as rien avalé depuis que nous sommes partis, tu n’as pas faim ?
-Et toi ? Tu n’as rien avalé non plus je te signal…
-Comme je viens de te le dire, les anges ne mangent pas beaucoup.
Qu’est-ce que tu mange en règle générale ? Tu es humain, ok, mais ça mange quoi un humain ?

Hm…

-De la viande, de la salade, des fruits, un peu de tout quoi.
-Comme les démons ? dit-elle en ouvrant de grands yeux.

Elle marque un point, je me rapproche plus des démons que des anges sur ce coup là…

-On ne se mange pas entre nous en tout cas…
-Bon, de toute façon on ne sera pas fixé tant que nous n’aurons pas vu le Seigneur Uriel.
En revanche ne dis à personne que tu mange de la viande, ils t’associeraient aux démons immédiatement !
Tu va devoir te contenter de ce que les anges mangent…

Ils m’associeraient aux démons ?

-Et pourquoi tu m’y associe pas toi ?

Enael marqua une pause et son visage s’assombri à nouveau.
Puis elle repris :

-Parce que ma grand-mère était un démon…

Hein ?!

-Co.. comment ça ?
-Mon grand-père porte le nom de Bevial, et non Beviel, parce qu’en se corrompant avec une démone il a perdu le droit de porter un nom de lumière…
Ma mère est née de sa première femme, un ange, c’est pour ça que je suis cent pour cent ange, mais à la mort de ma vraie grand-mère, mon grand-père est tombé amoureux d’une démone et ils ont vécu ensemble pendant plusieurs années avant que la guerre ne recommence et qu’elle est du repartir en Enfer.
Mon grand-père ne fut pas puni car à l’époque c’était encore une période de paix, mais il fut quand même contraint de porter le nom de Bevial et ses descendants non pas le droit de rentrer dans l’armée ni d’occuper des postes importants dans l’administration.

C’est pour ça qu’elle me disait qu’elle ne pouvait pas être appelée dans l’armée malgré le recensement…

-Mais pourtant tu es une vrai ange non ?
-Ca n’a rien à voir, ce n’est pas une question de sang, c’est la loi, et on a eu de la chance, si ça arrivait maintenant, toute la famille serait considérée de traître et mis à mort…
Bref, je n’aime pas parler de ça ! Montre-moi ton bras je vais le soigner, ensuite nous irons manger un peu avant que le combat ne commence !

J’ai l’impression que j’ai réveillé quelque chose auquel je n’aurais pas du touché.
Pardon…

-Lai nola artémura ! Esprits des sphères supérieurs, que votre pouvoir passe en moi, que la douleur soit apaisée et que le corps retrouve la paix !

Alors qu’elle appliquait sa magie sur lui, ses grandes ailes commencèrent une nouvelle fois à apparaître, et une question lui traversa l’esprit :

-Pourquoi quand tu t’es guérit la première fois après être tombé, tes ailes ne sont pas apparut ?
-Parce que j’ai fait appel à un esprit, non pas à ma magie. C’est elle qui m’a guérit, pas moi, les esprits sont des êtres bienveillants ou malveillants qui peuvent décider d’apporter leurs soutient à une personne.
-Ce qui veut dire que je pourrais en avoir un ?
-Oui, mais ils choisissent eux-même leur protégé, et il faut faire quelque chose pour eux ou alors leurs plaire, ce qui n’est pas toujours évident…
Moi j’ai eu de la chance, c’est elle qui m’a choisi sans que je ne fasse rien !
-Hm…

Ca pourrait m’être très utile d’en avoir un moi aussi.
A méditer…

* * * * * * * * * * *

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