Chapitre 5 :


La douce sensation de la mousse sous sa nuque était vraiment agréable…
Elle était fraîche, légère et le parfum qui s’en dégageait avait quelque chose d’apaisant…
En fait, il lui semblait que tous ce qui l’entourait était apaisant : Le léger bruit du vent qui lui caressait le visage, le chant des oiseaux et surtout cette mousse dans laquelle il était allongé…
Toya pouvait sentir sa fraîcheur sur tout son corps, de ses jambes jusqu’à sa nuque. Sous son dos nu il sentait…

Dos nu ? Bruit du vent ? Mais où est ce que je suis ?

Ouvrant les yeux il lui sembla être en forêt, allongé sous un chêne qui devait être au moins centenaire vu son impressionnante taille. De plus, comme ses sensations le lui avaient indiqué, il ne portait aucun vêtement. Regardant autour de lui il fut surpris de la beauté de la forêt dans laquelle il se trouvait.
Elle était verdoyante et claire, aérée.
Tous les arbres autour de lui étaient beaux et semblaient en pleine forme.
Aucune mauvaise herbe, aucun arbre mort ou abîmé.

C’est étrange comme tout est beau ici…Comme tous est parfait.

Bah, après tous pourquoi pas ?

Se rallongeant dans la mousse, il essaya de se souvenir pourquoi il était venu ici, et en quelle circonstance il avait perdu ses vêtements…

Qu’est ce que je peux bien faire en forêt ? Que suis-je venu y faire ?

Il n’arrivait pas à se souvenir de ce qu’il faisait là, mais bizarrement ça ne l’inquiétait pas plus que ça. Après tout, il semblait être entier et c’est ce qui comptait…

Depuis quand est ce que je pense comme ça ?

C’était peut être cette forêt, elle semblait l’apaiser, elle avait quelque chose de magique…

Magique ? Pourquoi ce mot ne me paraît pas vraiment hors contexte ?
Hm…
Mal au crane…

Il commençait à avoir du mal à penser, et il sentait que le sommeil reprenait le dessus…

* * * * * * * * * * * *

Toya dormait sereinement. Il se sentait toujours aussi bien. Cette forêt était décidément apaisante… Il ouvrit alors lentement les yeux.

Ce qui s’offrit alors à lui le surpris. L’endroit qu’il contemplait n’avait pourtant rien de particulier, mais ne devait tout simplement pas se trouver là : Il s’agissait d’un plafond.

Toya se redressa alors brusquement.
Il se frotta les yeux, comme s’il ne s’agissait que d’un rêve. Mais en rouvrant les yeux, la scène n’avait bien entendu pas changé. Il regarda autour de lui, essayant de se situer dans la mesure du possible.

Il était dans un lit, au bord d’une petite pièce carré.
Il se trouvait visiblement dans une petite maison, pour ne pas dire cabane, faite de bois qui, bien que simple, avait un certain charme…
C’était le matin à en juger par la douce lumière venant d’une fenêtre ouverte.

Toya se leva, un peu subjugué par sa situation.
Un bruit provoqua alors chez lui un léger sursaut. Il vit ensuite entrer dans la pièce une personne portant un petit plateau.
Voyant que le nouvel arrivant n’avait rien d’hostile il se détendit un peu.

Il s’agissait d’un homme relativement âgé, son visage était ridé et il arborait une petite barbe grisonnante. Il affichait un sourire chaleureux.

-Ah, je vois que vous êtes réveillé ! Tenez, c’est du thé, il est encore tout chaud !
-Mais euh… merci. Mais, que… qu’est-ce que je fais là ?
-Je vous ai trouvé par hasard dans la forêt alors que je cherchais des herbes. J’ai donc décidé de vous ramené chez moi.
-Des herbes ?
-Oui, il y en a partout dans cette forêt. Mais j’en oublie la bienséance, je m’appelle Bevial Kray ; je suis apothicaire dans ce village. Comment vous appelez-vous ?
-Moi ? Je… je m’appel Toya… dit-il avec peine.

Je m’appel Toya…
Aahh ma tête…

Il se souvenait de son nom, mais à part ça c’était le vide complet.

-Je... c’est la seule chose dont je me souviens…
-Hum… ne vous inquiétez pas ça doit être temporaire. Prenez un peu de repos, ça vous reviendra.
Mais je me demande tout de même ce que vous faisiez dans cette forêt !
-Si je le savais… Mais je crois que j’ai assez dormi…
-Comme vous voulez ! Vous trouverez des vêtements dans le placard sur votre gauche. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous n’avez qu’à demander !
-Merci monsieur… lâcha-t-il en essayant

Après ces quelques mots, Bevial quitta la pièce.

Toya but la tasse de thé qu’on lui avait proposé, se leva et ouvrit le placard où il trouva quelques vêtements simples. Il ne se posa guère de questions et les enfila rapidement.
Il décida alors de faire un petit tour dehors.

La maison de Bevial était située au centre du village, et notre ami se trouvait alors sur une sorte de place centrale. Bien qu’un peu perdu, il ne put s’empêcher de sourire tant ce village était rassurant et tant ses habitants avaient l’air heureux.
Cependant, il constatait avec regret que rien ni personne ne rafraîchissait sa mémoire perdue. Il fit tout de même une petite promenade et il passait à côté de plusieurs petites échoppes où l’on vendait toute sorte de fruits et légumes aux formes et couleurs variées, chacun d’entre eux étaient une source d’étonnement.

Un peu consterné, il finit par rentrer chez Bevial.
Il remarqua d’ailleurs que ce dernier s’était installé derrière une échoppe où il proposait diverses herbes et potions. Bevin s’adressa alors au jeune homme :

-Vous avez l’air toujours aussi perdu, je me trompe ?
-Oui, je ne le vous cache pas… Tout ça est très joli mais ça ne m’aide pas beaucoup, dit-il un peu irrité.
-J’en suis navré… De toute façon, si vous avez perdu votre mémoire, je ne pense pas que ce soit ici que la récupérerez…
-Ce qui veut dire ?
-Que vous devriez vous diriger vers un autre endroit, une grande ville comme Ishtaria par exemple.
-Ishtaria ?
-Ce nom ne vous dit rien ? C’est tout de même la plus grande ville de la région ! Quoi qu’il en soit, vous trouverez probablement là-bas quelqu’un capable de vous aiguiller…
-Bah, j’ai pas grand chose à perdre de toute façon, dit-il comme dans un long soupir…
-Enfin, rien ne presse ! Vous pouvez rester chez moi aussi longtemps que vous voulez. Vous êtes le bienvenu !
-C’est très gentil de votre part, mais je crois que je vais partir pour cette ville dès demain.
-Comme vous voulez ! répondit le vieil homme en souriant. Laissez-moi m’occuper de vos préparatifs, en attendant distrayez-vous !
-Merci…

Après un nouveau tour dans le village, il retourna chez son hôte où, après un repas particulièrement bon, il alla se coucher.

* * * * * * * *

Le lendemain, il se fit réveiller dès les premières lueurs de l’aube par Bevial. Celui-ci lui donna un petit sac de toile avec, à l’intérieur, un peu de nourriture et à boire.

-Maintenant, j’aimerais vous présenter quelqu’un.
-Qui ça ?
-Je vous rappelle que vous ne vous souveniez même pas du nom d’Ishtaria, je ne pense donc pas que vous y arriverez par vos propres moyens !
-C’est vrai, répondit-il avec un sourire triste.

Bevial l’amena alors dehors, où le soleil peinait à se lever, et s’arrêta à côté d’une personne. Il s’agissait d’une belle jeune femme avec de longs cheveux bruns et des yeux bleus brillant d’un éclat intense. Elle portait un simple vêtement de voyage ainsi qu’une sorte de canne à la forme étrange.

Je vous présente Enael, dit Bevial. Elle vous servira de guide. C’est une prêtresse de la nature et elle connaît plus que quiconque cette forêt ainsi que la route vers Ishtaria.
-Enchanté, dit-elle avec un air à attendrir le plus vil des êtres. Et tu t’appelles ?
-Toya, ravi de faire ta connaissance.
-Allez les enfants, il est temps de vous mettre en route je pense.
Vous apprendrez vite à connaître ma petite fille en chemin. dit-il en donnant une petite tape dans le dos de Toya.
-Votre petite fille ?

Il ne l’avait pas réalisé avant, mais il était maintenant obligé de constaté qu’il y avait bel et bien un lien de parenté entre eux deux, qui s’exprimait surtout par la chaleur de leur expression.

-Et oui, Bevial est mon grand-père ! Mais il a raison : nous ferions mieux de nous mettre en route ! Tu es prêt Toya ?
-Euh oui, répondit-il s’en trop de conviction.

Prêt c’est beaucoup dire…

-Merci pour tout, monsieur Kray, j’espère que l’on se reverra.
-Moi aussi ! Bonne route, et soyez prudent !
-Au revoir, grand-père !

* * * * * * * * *

C’est dingue ça !

Toya avait beau se forcer, il n’arrivait pas à se souvenir de quoi que ce soit qui précédait son réveil dans la forêt.

-Toya ? Toujours avec moi ?
-Oui oui, tu disais ? répondit-il en se retournant vers sa nouvelle compagne.
-Rien du tout, je me demandais à quoi tu pouvais bien penser.

Enael était une jeune femme charmante d’une vingtaine d’année.
Son physique était agréable et elle avait un visage doux et fin, et ses yeux brillaient d’un éclat peu commun.
Elle portait une jupe qui lui arrivait au-dessus des genoux et un petit chemisier à manche courte s’ouvrant sur un joli pendentif en argent qu’elle portait au cou.

Est-ce qu’il existe des ***** laids ?

Tiens c’est marrant ça…
Des… des quoi ?

Toya n’arrivait pas à mettre la main sur ce mot qui lui manquait dans sa phrase.

Des… ? Des … ?

Oh puis chier tiens, on verra plus tard !

-Tu es sur que ça ne te dérange pas de m’accompagner jusqu’à Ishtaria ? demanda-t-il pour penser à autre chose.
-Pas du tout ! Ca me permet de sortir un peu de mon village et d’aller faire quelques emplettes ! lui dit-elle avec un petit clin d’œil.
-Les femmes je vous jure… soupira-t-il à mi-voix avec un petit sourire narquois au visage.
-Vos mieux aller faire des achats en ville qu’aller se faire tuer à la guerre tu ne crois pas ?
Les « mâles » sont tous les mêmes, ils ne pensent qu’à aller se battre, pour des stupidités comme l’honneur ou pour prouver leur bravoure.
Pour ma part je préfère un homme simple en vie qu’un homme brave mort…

T’énerve pas je disais ça pour plaisanter moi…

-Je suis d’accords avec toi, mais je ne voulais pas t’offenser quand je parlais des femmes, c’était juste pour te taquiner.
-Je sais, désolé. J’ai tendance à m’emporter. dit-elle en rougissant un peu.
Mon grand-père me le dit tout le temps, je devrais arrêter de m’énerver dès que j’entends un truc avec lequel je ne suis pas d’accords, ce n’est pas très féminin…
-Bah au moins tu es du caractère ! lâcha-t-il en lui frottant la tête.
-Hé arrête ça où je te tape !

Héhé ça fait du bien de se détendre un peu…

-C’est pas toi qui parlait d’être un peu plus féminine ?
-Pourquoi je ne le suis pas assez tu trouve ? rétorqua-t-elle en papillotant des yeux.
-Baka, lâcha-t-il en rigolant.

Elle était décidément bien mignonne cette Enael.

Tiens…
D’ailleurs en parlant de ça est-ce que j’ai quelqu’un moi ?

Voilà une question qui mérite réflexion…
Et si j’avais quelqu’un qui m’attendait quelque part ?
Quelqu’un…

Il ne préférait pas trop y penser pour le moment, ça ne servait à rien de se torturer le cerveau, il ne trouverait de toute façon pas en se donnant mal au crane.

En tout cas pour le moment on va partir sur la base que j’ai peut-être quelqu’un, alors pas de bêtise avec Enael…
Enfin de toute façon elle doit déjà avoir quelqu’un…
Une fille mignonne drôle et avec un caractère pareil ça m’étonnerais que personne n’ait su attraper son cœur.

-Bref, j’aimerais que tu me parle un peu de l’endroit où nous nous trouvons, de la ville où nous allons, enfin de tous ce qui pourrait m’aider à me souvenir si tu veux bien.
-Bien sur, je vais te faire un petit topo sur la région et ensuite tu pourras me poser toutes les questions que tu veux !
Par où commencer ? dit-elle… avant de s’étaler de tout son long.

Kyaaa !

Elle venait de trébucher sur une pierre et les réflexes tout émousser de Toya ne lui avait pas permit de la rattrapé.


Ne pas éclater de rire.

-Hé reste avec moi Enael. dit-il en lui tendant la main, un petit sourire qu’il avait du mal à refreiner au coin des lèvres. Tu ne t’es pas fait mal ?

Se retournant, la jeune femme découvrit un genou en sang.
Se n’était qu’une égratignure mais ça saignait quand même beaucoup.
Ce qui eu pour effet d’ôter le sourire des lèvres de Toya.

-Et merde… Attend je vais te faire un pansement.
-Tu oublie qui je suis. dit-elle en souriant.

L’incompréhension qu’elle pouvait lire sur le visage du jeune homme la fit sourire encore plus.

-Je suis une prêtresse tu te souviens ? Ce genre de petit bobo n’est rien pour moi, regarde.

Alors que Toya se demandait en quoi le fait de prier allait bien pouvoir faire stopper le sang de couler, la jeune femme entonna une incantation.

-Aphreta, fée bienfaitrice des forêts divine, j’en appel à ton pouvoir, rejoint moi en cet instant, que part ton regard bienfaisant les blessures disparaissent et le mal s’en aille !

Au moment où elle finit son incantation, un petit être ailé apparu au creux de ses mains.

Toya était perplexe.
Non pas parce qu’une fée venait d’apparaître devant lui, mais plutôt parce que ça ne le choquait pas plus que ça.

J’en suis peut-être aussi capable…
Après tout je ne sais pas ce que je faisais avant de perdre la mémoire.

La petite fée se pencha sur la blessure et la fit disparaître simplement en tendant les mains vers elle.
Ayant fini sa tache, elle s’envola dire quelque chose au creux de l’oreille d’Enael, puis disparu aussi vite qu’elle était arrivée.

Easy come, easy go…

-Tu vois, ce n’est rien du tout. lui dit-elle en se relevant.
-Euh ouais… et c’était qui clochette ?

Elle jeune femme marqua une pause l’air perplexe avant de dire :

-Clochette ?

Tiens, elle connaît pas Peter Pan…

-La petite fée, elle sortait d’où ?
-Ah ! Aphreta !
C’est un esprit de la forêt avec lequel je suis lier et qui me vient en aide quand je l’appel.
Elle peut soigner de petites blessures et guérir certaines maladies, elle m’a toujours accompagné depuis que je suis toute petite
Elle serait bien restée mais il y a quelques problèmes dans son monde et elle se devait d’y retourner.
-Son monde ? demanda-t-il en levant les sourcils.
-Oui, les fées vivent dans une dimension supérieure à la notre, mais c’est un peu compliqué, je te ferais un plan des différentes dimensions quand nous serons arrivés à la prochaine ville ce soir, là je vais te situer déjà dans notre dimension se sera pas mal. finit-elle avec un petit clin d’œil.

Chaque chose en son temps hein…

-Ca me va parfaitement.
-Très bien !
Bon pour commencer qu’est-ce que tu sais de la géographie en général ?
-… bonne question.
-Rien du tout ? Même pas le nom de la capitale ? dit-elle en le fixant avec de grands yeux.
-Même pas le nom du pays si tu veux tout savoir… c’est dingue je ne me souviens de rien du tout…

Toya était perplexe, il pensait savoir des choses, mais c’est comme s’il était à deux doigts de trouver et que rien ne venait.

Comme quand on est sur le point d’éternuer et que ça vient pas, c’est frustrant !

-Et bien… ça risque de prendre un peu plus de temps que je ne pensais… tu viens peut-être d’une autre dimension…
Mais ce n’est pas grave nous ne sommes pas pressé, il faut que tu aille à ton rythme et je ne t’abandonne pas tant que tu n’auras pas retrouvé la mémoire ! lâcha-t-elle en lui donnant une tape dans le dos.
-Sérieux ? Mais… t’a pas d’autre chose à faire ?
Non parce que ça peut durer des années si a se trouve… dit-il en baissant les yeux, et ton mec risque de pas apprécier.

Pourquoi je dis ça moi ?
Bah bonne occasion de savoir après tout…
Et puis elle est mignonne, drôle… non y a pas elle me plait bien.
Et puis de toute façon on verra bien…

-Tu crois que j’habiterais encore chez mon grand-père si j’avais un fiancé ?
Et puis non, je n’ai rien de vraiment plus intéressant à faire, enfin juste un petit détail à régler, mais je me vois mal t’abandonné avec ton regard de chien battu de toute façon ! fini-t-elle en éclatant de rire.

Sympa, ça fait plaisir…
Enfin au moins je ne suis pas tout seul et pour ça…

-Je te remercie, vraiment.
-Mais il n’y a pas de quoi.
Bon, alors commençons le cours : Tu es sur Eden, c’est le nom de notre planète.

Eden ? C’est pas le nom du paradis ça ? Je suis mort alors ?

-Attend je t’arrête.
-Ca te dit quelque chose finalement ? s’empressa-t-elle de lui demander.
-Oui, c’est l’endroit où les morts reposent après… bah leur mort quoi.

Le sourire de la jeune fille fit place à une expression difficilement descriptible, entre l’amusement, le désespoir et l’incrédulité.

-Non… c’est… c’est juste le nom de notre planète…
Quand on meurt, euh… on meurt, le corps retourne à la terre, notre âme se réincarne et on recommence ailleurs.
-Ah bon, autant pour moi alors… mais je t’en pris continu.

Là je commence à avoir un peu de mal…
Manquerais plus qu’elle m’annonce qu’elle est un ange…

-Tu es sur le continent angélique, Paradis.

Toya n’était pas plus étonné que ça.
Non pas parce qu’il était blasé ou autre, non, juste qu'il était trop dépassé pour être étonné.
Il avait dépassé ce que sa logique pouvait accepter, il n’était plus qu’une éponge qui absorbait les informations.
Il se décida d’ailleurs à lui demander ce qui lui paraissait maintenant logique :

-Et donc tu es un ange ?
-Bien sur, comme tous le monde sur ce continent.
Mais si tu demande… tu n’en est pas un ?

Il n’aurait pas su dire pourquoi, mais il savait que non.

-Pas que je sache…
Je suis un être humain… enfin je crois.
-Humain ? C’est quoi ?

Voilà une question à laquelle il allait avoir du mal à répondre.
Qu’est-ce qui pouvait bien définir un être humain ?

…bonne question…

-J’ai pas d’ailes… toi non plus d’ailleurs. remarqua-t-il en se penchant vers le dos de la jeune femme.
-Les ailes sont…
-La manifestation du pouvoir des anges.

Il avait fini la phrase pour elle, ça lui était venu naturellement, comme si…

J’ai déjà vécu cette scène, ce n’est pas la première fois que…
Ah, encore cette douleur…

-Ma tête…
-Toya ça va ? demanda-t-elle inquiète.
-Non, j’ai de nouveau mal au crane…

Elle marqua un arrêt, semblant réfléchir à la suite des opérations.
Après une minute, elle proposa ce qui semblait être pour elle la meilleur chose à faire :

-Il faut aller à Ishtaria le plus vite possible, il faut que tu rencontre le Seigneur Uriel.
-Uriel ?

Il avait déjà entendu ce nom quelque part, mais il avait du mal à le resituer.

Uriel… Uriel…
Un… un des plus grands anges, un… un ?

Alors qu’il cherchait le mot, elle le prononça pour lui.

-C’est l’un des cinq Séraphins qui commande notre peuple, sa connaissance est immense, je suis sur qu’il pourra t’aider.

Séraphin !

A ce mot, Toya sentit la douleur revenir, et des images fusèrent devant ses yeux.

-aaaaaah !! Ma tête !!!!
-Toya !

Elle sembla hésiter une seconde, puis, le prenant dans ses bras, elle commença à incanter alors que des ailes commençait à apparaître dans son dos.

-Lai nola artémura ! Esprits des sphères supérieurs, que votre pouvoir passe en moi, que la douleur soit apaisée et que le corps retrouve la paix !

Alors que les ailes de l’ange brillaient de plus en plus fort, Toya commença à sentir la douleur disparaître, et les images avec.
Son esprit était vide, il avait trop mal pour pouvoir penser, et il remerciait Enael de tout son cœur d’avoir mit fin à son supplice, même si ça avait refermé les portes de sa mémoire…

-Toya ?! Tu m’entends ?! cria-t-elle en le secouant.

Elle était complètement affolée, il pouvait lire la détresse dans ses yeux.

-Oui… merci… ça… ça va aller. dit-il en essayant de se relever.
-Non non non ! Tu reste là ! Tu bouge pas ! lâcha-elle en l’attirant vers lui et en l’emprisonnant de ses bras. C’est la première fois que j’essaie mes pouvoirs sur quelqu’un d’autre que sur un ange, et je ne connais pas les effets secondaires !

Les effets secondaires ?
Bah, aucune importance, je n’ai plus mal et c’est tout ce qui compte…

-Je vais bien, je t’assure, ça va beaucoup mieux…

Ce n ‘était pas que la situation lui déplaisait –la tête appuyée contre la poitrine douce et rebondit d’une jolie ange, ce n’était pas particulièrement désagréable-, mais il voulait analyser à tête froide ce qu’il venait de voir –et la poitrine en question ne lui permettait pas vraiment de se concentrer…

-J’ai vu des images… de mon passé je crois… dit-il en se redressant un peu.

Se mettant face à elle, il restèrent assis un moment pendant que Toya essayait de remettre les images dans le bon ordre.

-J’ai vu un ange, très grand, assis sur un trône doré…
Il avait de longs cheveux noirs, énormément d’ailes, dix, peut-être plus, je ne sais pas trop…
Il semblait… endormit… et… E… Enael ?

Les yeux de la jeune femme s’étaient tellement écarquiller qu’il eut l’impression qu’ils allaient sortir de leurs orbites.

-Il n’y a qu’un seul ange qui est plus de six ailes Toya…
-Ah ? Et… il s’appel ?

La jeune ange semblait tellement troublée que Toya se demandait s’il faisait bien de poser la question…

-Lucifer, le Séraphin de lumière qui sauva notre race il y a dix mille ans…
C’est le plus grand ange de toute la création.

Ce nom lui évoquait quelque chose, il en était sur.
Il ne savait pas quoi, mais ça lui évoquait quelque chose.

-Tu étais donc au temple de Lucifer, là où il dort depuis maintenant plus de huit mille ans.
Mais personne n’est normalement autorisé à aller le voir à part les serviteurs du temple…
Qu’importe, qu’as-tu vu d’autre ?!

Elle avait reprit du poil de la bête, et ses yeux brillaient comme ceux d’un enfant sur le point de partir à l’aventure.

-Deux jeunes femmes entourées de trois anges… elle semblait réciter une formule et de la lumière partait en direction… en direction de…
Non… le reste est trop flou, je ne vois pas vers quoi la lumière se dirige…
Mais je connais ces deux filles, j’en suis sur, et ce ne sont pas des anges.
-Pas des anges… Mais d’où est-ce que vous pouvez bien venir ?
-Si seulement je le savais… lâcha-t-il en baissant les yeux.
-Excuse-moi… s’empressa-t-elle de dire en prenant Toya dans ses bras.

Les portes de son passé s’étaient ouvertes, à peine le temps pour qu’il voit quelques images floues, mais assez pour lui donner une piste : Il devait se rendre au temple de Lucifer, et retrouver ces deux filles.
Il ne savait pas pourquoi, mais il savait qu’il devait les retrouver… et vite.

La douleur était partie, mais son âme était en peine, et il ne pu retenir ses larmes.
Il pleura pendant de longues minutes en serrant Enael contre lui, se laissant aller, laissant ses sentiments prendre le dessus sans essayer de les contrôler.


* * * * * * * * *

Cela faisait presque deux heures qu’ils avaient reprit la route.
Enael semblait pensive, ce qui perturbait un peu Toya.

Et si elle décidait de m’abandonner malgré tout ?
Je ne pourrais pas faire grand chose sans elle, je ne connais rien de l’endroit où je suis, et apparemment je n’en fait même pas partie…

Si elle venait à l’abandonner, il ne pourrait pas y faire grand chose, mais il serait alors totalement perdu, sans guide ni argent –si se monde fonctionnait autour de l’argent, chose dont il n’était même pas sur- il ne pourrait pas aller bien loin.

-Enael ? hasarda-t-il sans trop de conviction.
-Pardon ? lâcha-t-elle en se retournant. Qu’est-ce que tu disais ?
-Rien de spécial, mais tu m’as l’air ailleurs…
-Ah pardon, je suis toujours comme ça quand je réfléchis, je me perds un peu dans mes pensées et j’en oublie ce qui m’entoure.
Non en fait j’étais entrain de me demander comment on pourrait obtenir un entretient avec sa sainteté Uriel, et s’il était plus judicieux de se rendre directement à Ishtaria ou plutôt d’essayer de trouver des éléments d’informations avant.

Pardon… pensa-t-il un peu coupable d’avoir pensée qu’elle pouvait penser à l’abandonner alors qu’elle songeait en fait à la meilleure marche à suivre pour l’aider.

-Mais euh… où est-ce que tu crois qu’on pourrait trouver ses informations ? Et surtout qu’est-ce qu’on cherche en fait ?
-Justement ! s’exclama-t-elle en posant son index sur sa bouche comme elle semblait le faire à chaque fois qu’elle allait dire quelque chose d’important.
C’est ça le point important de ma réflexion : Je n’en ai aucune idée !

Elle avait dit ça avec un tel sérieux que Toya ne su pas du tout quoi lui répondre.

Ca fait deux heures qu’elle réfléchit, et tout ça pour finir par dire « Je n’en ai aucune idée ! » ?
Je dois en rire ou en pleurer ?

-Et… euh… donc… on fait quoi ?
-Je viens de te le dire : Aucunes idées.
C’est problématique tout de même… mais bon, on verra sur place. fini-t-elle avant d’hausser les épaules et de lancer un grand sourire à Toya.
-Ok…

Mais sur quelle place si tu sais pas où on va au final ?

-Bon en tout cas on va se reposer à Lestoria cette nuit, on devrait y être d’ici un petit quart d’heure. Il n’y a rien là-bas donc le problème ne se pose pas, mais ensuite il faudra voir si on directement à Ishtaria ou si on passe par les villes de moyenne importance avant.

-En fait on a pas avancé d’un pouce quoi.
-Exactement ! avoua-t-elle pas confuse pour un sous.

Mais après tout pourquoi le serait-elle ?
Bref…

-En tout cas c’est marrant, j’avais toujours cru que les anges étaient dignes, nobles, sages et plutôt calme…
-Houla, tu devais être avec les anges de haut rang, ou alors dans un temple !
Les anges de la province de Phencors, territoire du seigneur Uriel sont proches de la terre, ils ne se soucis guerre des apparences et disent ce qu’ils ont à dire sans se soucier de la forme.
Les anges de Philiaria, régit par Raphaël sont beaucoup plus digne, mais ce sont des snobs pour la plupart…
De plus nous n’avons connu ses derrières années que la guerre, nous nous battons pour survivre, nous avons troqué le peu de bonnes manières que nous avions contre une volonté inflexible et l’art de profiter de la vie, car elle est devenue bien courte.

Toya pouvait voir de la tristesse dans les yeux de la jeune ange, la situation du pays dans lequel il se trouvait devait être dur à vivre pour qu’une fille de son âge ait de tel propos.

Tiens, d’ailleurs je ne sais même pas quel âge elle peut avoir…

Il n’avait jamais été très doué pour donner un âge aux gens qu’il entourait.
Il ne se rappelait pas qui il avait bien pu mal juger par le passé mais il en était sur.

D’après son apparence elle devait avoir une vingtaine d’année, mais il n’arrivait pas à dire si elle avait dix-huit, dix-neuf ans ou vingt-cinq, vingt-six ans.

D’après son comportement je dirais plus proche de vingt que de trente quand même…
D’ailleurs à ce propos, j‘ai quel âge moi ?

-Dit Enael, tu me donne quel âge ?

La jeune fille sembla assez déconcerté par la question.

C’est vrai que dis comme ça, ça doit paraître bizarre…
Enfin je fais ce que je peux en même temps…

-Je sais pas trop, vingt ans, peut-être un peu plus.
Tu ne te souviens pas de ça non plus ?
-Non…
Et toi tu as quel âge ?
-Vingt ans justement, c’est aussi une des raisons pour lesquelles je t’accompagne : Je vais bientôt passer le premier stade de ma maturité, je dois aller voir les prêtres d’Ishtaria.
-Premier stade de ta maturité ?
-Oui, le premier stade à vingt ans, quand l’esprit deviens digne du corps, le second à cent ans, quand l’esprit à obtenu un peu de sagesse, le troisième stade à mille ans, quand on vient à être considéré comme ange de haut rang, et les suivant dépende des personnes et de leur progression psychique.
Toute fois ces dernières années il est plutôt rare de voir un ange atteindre le second stade, ils meurent tous avant…

Immortels…

Les anges étaient donc immortels.
Cette nouvelle ne le surpris pas plus que ça, il avait (toujours ?) cru que les anges était des êtres fantastiques, des êtres inventé par ses semblables par peur de la mort, mais s’il se référait à ce qu’il savait –ou croyait savoir, il avait du mal à faire la part des choses entre ce qu’il savait et ce qu’il avait du imaginer-, les anges étaient des êtres purs, dotés d’une grande intelligence et non soumis aux même lois que les humains.
Mais quelle pouvait bien être son espérance de vie à lui ?

Cinquante ans ? Cent ans ?
Pas beaucoup plus en tout cas…

-Et ils vont te faire quoi les prêtres ?
-Rien du tout, c’est juste pour être noté dans les registres, c’est un recensement pour voir l’âge moyen des anges, et surtout lesquels sont susceptibles d’êtres appelés pour défendre le pays.
Mais ça n’a pas grande importance, je suis une prêtresse, et à cause de mon arrière-grand-père je n’ai aucune chance d’être appelé de toute façon…
Bon, accélérons un peu, nous y sommes presque !
-Ton arrière-grand-père ? demanda-t-il sans trop savoir s’il devait ou pas.

Enael marqua une pause avant de finir par dire :

-Aucune importance, dépêche toi ou je te laisse derrière !

Ok, j’insiste pas.
Mais j’aimerais bien savoir quand même, j’aime pas quand les gens commence à dire quelque chose et qu’ils ne finissent pas !

* * * * * * * * * *

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