Chapitre III: "Rally Vicent: Cauchemar"

 

 

6H21, le 30-01-1986, Chicago

 

Encore une nuit sans sommeil…
Depuis quelques jours, Rally faisait cauchemar sur cauchemar et la simple idée de fermer les yeux lui faisait froid dans le dos.
C’était la première fois qu’une affaire lui avait échappé de la sorte et elle n’en dormait plus. Ca aurait du être simple pourtant : Un homme avait enlevé une gamine de six ans et demandait 5000 $ aux parents.
5000 $, une somme ridicule pour un enlèvement... Ca aurait du lui mettre la puce à l’oreille…
Rally avait réussi à les localiser sans trop de problèmes et elle avait réussit à maîtriser l’homme et à délivrer la petite fille.
Malheureusement, l’homme n’avait jamais pensé s’en sortir vivant. Il avait en fait prévu de se suicider après avoir fait exploser la petite en publique. Ce malade avait transformé la petite en bombe humaine : Il lui avait attaché aux chevilles, à la taille et aux bras plusieurs ceintures munis d’explosifs. Pas beaucoup mais suffisamment pour faire de cette petite fille de la bouillie.
L’espace d’une seconde, Rally avait relâché son attention et il en avait profité pour se dégager et appuyer sur l’interrupteur qu’il avait dans la poche. Rally eu juste le temps de tourner la tête vers la fille pour la voir se répandre dans la pièce alors qu’elle s’apprêtait à franchir la porte. Rally fut couverte du sang et des entrailles de la fille. Pendant qu’elle était sous le choc l’homme en avait profité pour sauter par la fenêtre. Étant donné qu’ils étaient au sixième étage l’homme n’eut aucune chance.
Après ça ce fut l’enfer : Les parents de la gamine voulurent sa tête, la police voulut lui faire porter le chapeau et si Roy -son ami inspecteur- ne l’avait pas soutenue elle aurait risqué de perdre sa licence et de passer en jugement.
Cela faisait quasiment une semaine qu’elle ne dormait plus.
Alors qu’elle était encore en train de ressasser l’accident, Mey fit irruption dans la chambre.

Mey lui tendit un verre qui contenait un liquide brunâtre.

Rally but le verre d’une traite. C’était amer et pâteux. On aurait dit de la boue. Beurk ! Pensa-elle tendis qu'elle sombrait dans un profond sommeil, un sommeil sans rêve.

 

20H39, le 31-01-1986, Tokyo

 

Mey commençait à s’inquiéter, le remède qu’elle avait donné à Rally était un mélange d’herbe qui plongeait la personne dans une sorte de coma sans rêve. On la donnait aux anciens soldats revenus de la guerre du Vietnam qui n’arrivait pas à chasser leurs démons et qui ne dormaient plus.
Mey avait donné à Rally une grosse dose pour qu’elle dorme suffisamment longtemps pour qu’elle puisse l’amener au Japon avec l’aide de ses contacts de la chatte pourpre sans qu’elle s'en aperçoive.
Elles étaient arrivées sans problème et elles logeaient chez Miki, une amie que Mey avait rencontré quand elle avait fait un voyage à la maison mère de la chatte pourpre il y a quelques années.
Mais depuis qu’elles étaient arrivées Rally n’avait toujours pas réouvert les yeux. Ca faisait au moins une quarantaine d’heures que Rally dormait.

Miki venait d’entrer dans la pièce. Cétait une grande et belle femme. Elle avait la trentaine et on pouvait voir à la lueur dans ses yeux qu’elle avait vécu beaucoup d’évènements marquants. Miki était une ancienne mercenaire reconvertie en nettoyeuse. Enfin, elle était censée être nettoyeuse, car elle était l’assistante de l’homme qui l’avait élevée, Falcon, et c’était lui qui faisait toutes les missions. Miki s’occupait du café qui leur servait de revenu légal et Falcon l’aidait quand il n’était pas en mission.
Falcon faisait un peu peur à Mey. Il faut dire qu’avec ses deux mètres trente et sa réputation de tueur à gage exceptionnel, Falcon n’était pas spécialement enclin à paraître gentil, et ce n’est pas du haut de son mètre cinquante que Mey allait être rassurée. En fait Falcon lui faisait surtout peur quand il aidait Miki au café, avec sa tenue de patron...

Miki s’essaya près de Rally et passa sa main sous son dos. D’un bon Rally fut sur ses pieds, totalement désorientée.

Rally bondit du lit et alla ouvrir les volets. Elle ne connaissait pas le quartier et elle commençait à se demander ou cette petite peste de Mey l’avait traînée. Bon, elle voulait l’aider c’est vrai, mais de là à la traîner hors de Chicago chez une fille qu’elle ne connaissait pas pour lui parler d’un problème personnel, fallait pas pousser!

De la manière abrupte et presque comique dont Mey avait balancé ça, on aurait dit qu'elle se moquait de Rally, ce qui eu pour effet de renforcer la colère de Rally.

Rally s’interrompit quand elle vit un géant de deux mètres trente rentrer dans la pièce, un 347 rentré dans le pantalon à l’avant. Elle n’en croyait pas ses yeux, elle se trouvait devant l’un des dix tueurs à gages les plus redouté dans le millieu -ce qui incluait en plus que Mey avait dit vrai et qu’elle était bien au Japon...

Falcon redescendit tranquillement les escalliers tandis que Rally semblait figée sur place...

Rally parlait d'une petite voix, complètement déboussolée par ce qu'elle venait de voir et ce demandant même si elle n'était pas encore en train de dormir...

Miki installa Rally dans un fauteuil et commença l’hypnose.

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