POUR UNE DANSE AVEC TOI - Chapitre 1

 

06 Introspection

07 Petit déj'

08 Stratégie pour un monstre

09 l'ange et le dragon

10 Le plan

 


06 Introspection


Wufeï avait raté un battement de cœur lorsqu'il avait vu Zech arriver. Cela faisait trois mois qu'il ne l'avait pas revu, et comme toujours il avait ressentit un violent accès de désir devant ce corps parfait, ces cheveux en cascades et ce regard transcendant. Puis une colère latente avait reprit le devant de la scène, et il l'avait foudroyé du regard.
Il soupira. Allongé sur son lit dans la chambre de leur planque, il n'arrivait pas à enlever les images de cette soirée. La façon dont il l'avait snobé, dont il s'était laissé " tripoter " par ce gars. Il avait agit comme s'il était un parfait inconnu pour lui, et c'est cela qui lui avait brisé le cœur… une nouvelle fois. Malgré leur dispute, il aurait pu au moins le saluer…
Qu'il était bête ! Il était en mission, en compagnie d'un des fournisseurs d'armes d'Oz, et apparemment Zech travaillait encore pour eux. Il avait dû se douter qu'il projetait de tuer cette racaille, et il s'était interposé dans le seul but de faire échouer sa mission, et de le faire passer pour un minable aux yeux de ses amis…
C'était réussi…
Il n'avait pas réussi à supporter la situation plus de cinq minutes. Lui qui se vantait d'être un pro, il ne savait même pas maîtriser ses propres sentiments. Mais Zech était l'amour de sa vie, il le savait, il l'avait toujours su… Il venait de le perdre et son cœur n'avait pas encore cicatrisé. Il était trop fragile pour pouvoir assumer la situation.

Un frappement à sa porte le sortit de sa mélancolie douce-amère. Il soupira. Il n'avait pas vraiment envie de les voir, mais il fallait bien qu'il leur donne une explication, autant que ce soit maintenant.
- " C'est ouvert " cria-t-il.
Quatre passa la tête par l'entrebâillement de la porte.
- " Je peux entrer ? "
- " Bien sûr. " fit-il en s'asseyant sur son lit.
Il était étonné que ce ne soit pas Heero qui soit venu le voir pour le rapport de leur mission… lamentablement détruite par son trop plein d'émotivité.
- " Ca va ? "
La question surprit Wufeï.
- " Heu, oui, bien sûr que ça va ? "
- " Non parce que… " Quatre n'osait pas se lancer, il ne savait pas trop comment le jeune dragon allait réagir s'il fourrait son nez dans ses affaires. Puis d'un coup, il décida de se lancer. Le jeune homme avait besoin de vider son sac depuis un moment déjà, c'était l'occasion. " En fait, j'ai empêché Heero de monter te voir pour le compte rendu de la mission. Je voulais te voir en particulier avant ça. "
Saleté de don d'empathie ! se dit Wufeï. D'après la tête de Quatre, celui-ci avait envie de l'entendre déballer toute sa vie ce soir, il en aurait mit sa main au feu. Effectivement, cela ne tarda pas.
- " A la discothèque, lorsque Zech est arrivé… j'ai été envahi par un sentiment de joie masqué par de la colère, puis par du désespoir… et ensuite par une peine infinie…. Je me suis vraiment demandé ce qu'il se passait, puis j'ai vu ta tête."
Wufeï ne répondit rien. Oui, c'est vrai, il s'était laissé débordé par ses sentiments. Et alors, il était humain, ça pouvait arrivé ce genre de chose.
Quatre le regarda avec un sourire compatissant et qui criait en gros " Je sais ! ".
- " Alors tu l'aimes, n'est-ce pas ? "
Bizarrement, il sentit des larmes lui monter aux yeux et couler lentement sur ses joues. Il avait gardé leur relation cachée, car sortir avec un ennemi, c'était plutôt mal vu en général. Cela avait été infernal. Il ne dormait pas la nuit pour pouvoir quitter en douce leur planque, et il se shootait à la vitamine et autres excitants pour tenir le choc la journée. Cela l'avait mentalement épuisé… puis était arrivée la rupture. Et là il avait commencé à déprimer. Quatre avait dû le ressentir, même s'il avait essayé de ne rien montrer. Et là… de l'entendre lui poser la question qui allait tout révéler au grand jour, qui allait faire de lui un paria pour ses compagnons… Après tous les efforts qu'il avait fait…
- " Oh Wufeï !" s'écria Quatre en se rapprochant de lui et en le prenant dans ses bras.
Mais qu'est-ce qu'il fait ?
- " Pourquoi est-ce que tu ne me l'as pas dit ? Pourquoi as-tu gardé toute cette peine et toute cette souffrance en toi ? L'amour n'a rien à voir avec la guerre. Qu'il soit ami ou n'ennemi, si c'est l'homme que tu aimes, alors tu ne dois pas avoir honte. C'est totalement différent ! Je ne dis pas que certains auraient eu des a priori plus que négatifs sur votre relation, mais… qu'est-ce qu'on en a à faire ? Tu l'aimes, Wufeï ! Est-ce que tu te rends compte de la chance que tu as ? Tu aimes quelqu'un ! Tu sais aimer ! Tu sais écouter ton cœur ! Il faut que tu en profites ! "
C'était sûrement le fait d'avoir récemment conquit Trowa qui le mettait dans cet état, mais il se sentait inspiré maintenant. Il était prêt à de grandes envolées lyriques pour réconforter Wufeï. Il pouvait enfin faire quelque chose pour soulager le cœur et l'âme du jeune chinois. Cela faisait un moment qu'il attendait l'opportunité.

Soudain, Wufeï craqua. Il avait accumulé tellement de tension et de stress ces derniers temps, et ces phrases qu'il venait d'entendre. Il éclata en sanglots et s'effondra dans les bras de Quatre. Il sanglota un moment, le temps que toutes ces larmes si longtemps retenues puissent s'écouler. Puis les larmes s'asséchèrent progressivement, il reprit son souffle et ses esprits, la douleur et la peine ayant trouvé un moyen de s'apaiser.
- " De toute façon " dit-il dans un sourire triste, " nous ne sommes plus ensemble alors… ce ne sont que des soucis du passé qui… "
- " Ah bon ? vous n'êtes plus ensemble ? " fit Quatre surpris.
- " Ben…non… J'pensais que tu l'aurais deviné, avec ton empa… "
Une lueur d'espoir s'alluma dans le cœur et le regard du pilote. Mais alors… si Quatre ne s'est pas aperçu qu'on était plus ensemble… ça veut dire qu'il n'a pas ressentit de… haine ou…colère émanant de Zeck-chan ! Alors peut-être que… peut-être bien…
- " Je crois bien que tu avais un faux jugements de ses sentiments " dit Quatre en confirmant sa pensée. " Je pense que tu devrais aller lui parler, dès que tu en auras le temps. "
Wufeï acquiesa d'un sourire.
- " Tu me le promets ? "
- " Bien sûr ! "
- " Bien " fit Quatre satisfait, avant de se lever pour laisser ce cœur brisé seul en compagnie de ses pensées. 3oh, au fait ! " Il allait oublier la mission. " Ce n'est pas plus mal que tu ne sois pas parti avec cet Akira Mori. Heero est en train de se renseigner un peu plus sur lui, car sa personnalité à l'air… tordue. "
C'est un malade, oui ! se dit Wufeï. Il n'était resté que quelques minutes près de lui, et il avait eu la chair de poule tout le temps ! Ce type l'avait dragué avant l'arrivé de Zech, mais il avait aussi cru voir une petite lueur meurtrière dans ses yeux, qui se régalait à l'avance du carnage qu'il allait faire. Du moins, c'est comme ça qu'il avait interprété le regard de l'homme.
- " Repose-toi maintenant. Tu es crevé, je suis sûr que cela fait des mois que tu ne dors pas bien. On reparlera de la mission demain " fit Quatre en ouvrant la porte.
Un paquet plus lourd que lui lui tomba alors dessus. Une casquette vola dans les airs.
- " Duo ! " s'exclamèrent en cœur l'arabe et le chinois.
- " Hééééééé hé hé hé ! " fit celui-ci en se relevant, un sourire un peu crispé aux lèvres.
Il vit que Quat-chan était en colère, les bras croisés, prêt à lui faire une remontrance… et Wufeï se remettait du choc de savoir que toute leur conversation avait été entendue par le plus bavard du groupe. Il n'allait pas tarder à être en colère lui aussi…
Du coup, plutôt que de lui laisser le temps de lui en vouloir, Duo couru se jeter au cou d'un chinois complètement stupéfait.
- " Wufy-chan ! " fit-il avec un grand sourire. " Je me disais bien que tu nous cachais quelque chose, petit galopin ! C'est vrai qu'il est pas mal Zech ! Il est même très mimi, avec ses longs cheveux, ses beaux yeux bleus… Nan, c'est vrai, y'aurait pas eu Heero je crois bien que t'aurais eu de la concurrence… Si, si… Je l'imagine très bien… "
Il fut arrêté dans sa tirade par un coussin en pleine figure. Quatre le regardait en levant les yeux au ciel, et Wufeï souriait à moitié.
- " Heyyyyyy, j'vois que ça t'a presque rendu le sourire ! " Je suis l'meilleur, pensa-t-il très fier de lui.
- " Aller Duo, ouste ! Dans ta chambre ! Le pauvre en a assez subi pour cette nuit ! " fit le pilote du Sandrock en l'attrapant par le bras et en le traînant vers la porte.
- " Bonne nuit Wufy " cria Duo.
- " Tu devrais le crier encore plus fort ! " répondit celui-ci.
Une main sur la bouche empêcha ce dernier de s'exécuter, à son grand soulagement.
Puis la porte se referma derrière la tornade nattée.
Wufeï se retrouva seul dans sa chambre, ne sachant s'il devait rire ou pleurer. Il se recoucha et croisa ses bras derrière sa nuque, les yeux grands ouverts.
Zech….


***~~~***


07 Petit déj'


Heero arriva en dernier à la table du petit déjeuner. Les quatre autres était déjà attablés, et ils avaient l'air aussi réveillés que lui. Il s'installa en face de Duo, à côté de Trowa. Celui-ci faisait face à Quatre, et Wufeï était en bout de table.
Duo. Grâce à lui il avait passé une bonne nuit, malgré ce qu'il avait appris sur Akira Mori lors de ses recherches, pendant que Quatre discutait avec Wufeï. Ils n'avaient pas dormi ensemble, loin de là… Mais le Shinigami avait réussi à lui voler un baiser, ce qu'il avait bizarrement plus qu'apprécié. C'était un baiser fugace, qui avait laissé ses lèvres toutes cotonneuses, chaudes, et frémissantes. Et il dû s'avouer que le rêve qu'avait engendré ce baiser lui avait fait monté le feu aux joues quand il se l'était remémoré ce matin. Il avait hâte de le rendre réel, mine de rien. Mais il ne voulait pas brusquer les choses. Et puis… il n'y connaissait pas grand chose dans ce domaine, et il se demandait si ce qu'il pensait était… bien !
Ce qui était sûr, c'est que le pilote du Deathscythe ne semblait pas se torturer l'esprit avec ça ! Depuis qu'il s'était installé en face de lui, son compagnon avait arrêté de manger ses céréales, il se contentait désormais de les touiller d'une main. Son autre main supportait sa tête qui penchait sur le côté, comme s'il n'avait plus la force de la porter. Il le fixait et avait un sourire…crétin, y'avait pas d'autre mot. S'il se met à me faire des clins d'œil, j'arrête notre relation de suite ! Son shinigami avait l'air stupide des amoureux transis, et cela le gênait un peu car c'était en public. Mais en y regardant de plus près, aucun de ses compagnons ne s'occupait de Duo ou lui-même.

***

Duo était super fier de lui. Lorsqu'ils avaient quitté la chambre du jeune dragon avec Quatre, ils avaient retrouvés leur compagnon respectif les attendant chacun devant leur porte de chambre. Quatre avait presque couru vers son mercenaire préféré, et lui s'était dirigé droit sur Heero. Il s'était arrêté à moins de dix centimètres de lui. Le pilote du Wing avait l'air un peu perturbé, tracassé par un soucis qu'il devina sans peine. Il avait dû trouver des renseignements peu encourageants sur la cible à abattre, et malgré la fatigue il devait être en train de cogiter sur la future stratégie à mettre en place. Duo comprit qu'il n'était plus d'humeur romantique, et il décida de le laisser tranquille… enfin…
- " Bon, passe une bonne nuit, tu as l'air crevé. "
Son ange glacé releva des yeux surpris, puis eu un mini sourire lui signifiant qu'il appréciait l'attention.
- " Bonne nuit Hee-chan " fit-il.
Il s'apprêtait à retourner dans sa chambre, quand il changea brusquement d'idée. Il se retourna rapide comme l'éclair vers son iceberg favori, lui prit le visage entre les mains et déposa un rapide baiser sur ses lèvres, avant de battre en retraite dans la sécurité de sa chambre. Une fois la porte fermée, il s'était adossé et s'était laissé glisser à terre. Ca y est, il l'avait enfin embrassé. Comme cela avait été bon ! Il aurait aimé passer la nuit à l'embrasser. Mais bon, chaque chose en son temps, il ne fallait pas le presser, sous peine de le braquer. Je vais m'armer de patience, mon petit Hee-chan, mais c'est bien parce que c'est toi ! J'ai trop hâte, j'ai trop hâte ! pensa-t-il en rêvant aux futurs moments de tendresse et de complicité à venir.

***

Trowa avait bien dormi. Trop bien même, du coup il avait du mal à se réveiller ce matin. La soirée avait été plus que positive. Pas pour leur mission, non, mais côté sentimental, ils avaient cartonné avec Quatre. Ils ne s'étaient pas embrassés. Ce n'était pas le bon moment. Les circonstances n'étaient pas assez romantiques. Lorsque son Quat-chan eut fini de consoler Wufeï, il était venu droit vers lui, tout sourire… et tout timide aussi. Il sentit que son petit amour n'était pas encore tout à fait prêt pour son premier baiser. Il avait encore trop peur… Cela ne le gênait pas plus que ça. Ainsi, au lieu de réunir leurs lèvres, il avait passé une main affective dans ses cheveux, lui avait souri, et l'avait prit dans ses bras, tout simplement. Ils étaient restés enlacés un bon moment, chacun savourant le bonheur de se trouver dans les bras de l'autre. Ils n'avaient besoin de rien de plus. Ils étaient bien.
Et ce matin en descendant prendre le petit déjeuner, il avait trouvé son Quat-chan déjà installé.
- " Bonjour. "
- " Bonjour. "
Ils arboraient tous les deux leur plus beau sourire. Il voulut entamer la discussion quand Wufeï arriva dans la cuisine.
- " 'jour. " fit le jeune chinois avant de bailler à s'en décrocher la mâchoire.
Quat-chan et lui échangèrent un regard complice, sachant que leur petite discussion d'amoureux n'était que remise à plus tard.
- " Comment ça va Wufeï ? " demanda Quatre.
- " Pas trop mal, je crois. Faut juste que je me réveille. "
Sur ce, Duo fit son entrée.

***

Quatre quant à lui, avait eu du mal à trouver le sommeil tellement il était heureux. Lorsque Trowa l'avait prit dans ses bras, son empathie s'était emballée et il avait été submergé par des sentiments d'amour, de tendresse, de satisfaction, et un désir de protéger l'être aimé. Les sentiments de Trowa étaient tellement semblables ou complémentaires des siens… C'était comme si leurs deux âmes entraient en contact, se touchaient et fusionnaient. Il avait eu du mal à respirer, le temps de démêler et comprendre les sentiments qui lui parvenaient, et il s'était empêché au prix d'un énorme effort de volonté de ne pas pleurer de joie. Il garda les yeux fermés pendant toute la durée de l'étreinte. Il se concentra sur son cœur, sur ce qu'il ressentait, sur l'allégresse qui le transperçait de part en part. Il espérait que son dompteur baignait aussi dans la béatitude.
Lorsqu'ils se séparèrent, il eut la cerise sur le gâteau. Un regard. Un regard qu'il n'aurait jamais cru recevoir un jour. C'était… le cœur et l'âme ne pouvaient être qu'éblouis par un tel regard. Il fut figé sur place. Cela n'était pas possible. Il y avait tant dans ses yeux. Plus que de la tendresse ou de l'amour. C'était… l'acceptation de l'autre, tel qu'il était, sans préjugé, sans a priori, sans hypocrisie. Ce regard lui apprit… que son Trowa lui avait ouvert la porte de son cœur en toute confiance, en toute sincérité… qu'il était le seul à avoir la clé, et que c'était à lui d'en faire bon usage.
- " Bonne nuit, Quat-chan, fais de beaux rêves " avait alors murmurer Trowa avant de rentrer se coucher dans sa chambre.
Il était resté baba quelques minutes dans le couloir après ça. Et c'est sur un petit nuage qu'il regagna sa chambre.

***

Wufeï s'était endormi à peine sa tête sur l'oreiller. Le fait d'avoir pu partager ses problèmes l'avait soulagé et avait libéré son cœur du fardeau qui l'accablait depuis qu'il avait rencontré Zechs. La tension ayant disparu, son corps profita de cet instant pour réclamer son dû en sommeil réparateur. Il avait eu une nuit sans rêve. Mais à son réveil, avant même d'ouvrir les yeux, c'est le visage de son aimé qu'il vit. Et il souriait.
Il bailla plusieurs fois de suite et s'étendit longuement avant de pouvoir enfin ouvrir les yeux. Il aurait bien dormi plus, mais il ne fermait pas ses rideaux. L'aube l'avait doucement réveillé avec une fine lumière.
Il descendit dans la cuisine et interrompit bien malgré lui les échanges matinaux de deux nouveaux tourtereaux.
- " 'jour. " fit-il, un peu gêné.
Il ne put réprimer un énorme bâillement.
- " Comment ça va Wufeï ? " demanda Quatre.
- " Pas trop mal, je crois. Faut juste que je me réveille. "
Il était d'une lenteur ce matin, c'était impressionnant. En fait, il n'était pas d'humeur à papoter. Il n'avait pas encore fait le tri dans ses sentiments et ses conflits intérieurs. Heureusement pour lui, une tornade entra dans la cuisine.
La porte s'ouvrit brusquement pour être plaquée contre le mur, laissant apparaître un Duo extasié.
Hé bien, tout le monde est en amour à ce que je vois ! Il eut une moue intérieure, puis un petit rire. Après tout, lui aussi été amoureux. Et il n'allait pas le laisser filer aussi facilement, oh que non !

***

Incroyable. On entendait les mouches voler dans la cuisine. Même le roi des bavards se taisait… quoique son regard en disait long et en faisait des tonnes. Maintenant que tout le monde avait fini son bol, enfin, à part un certain shinigami, il était temps de casser ce silence. Il donna un coup de coude à Trowa qui sortit de sa rêverie en sursautant. Ce dernier toussota.
- " Bien, il est temps de se mettre au boulot. "
Les cinq compagnons se relevèrent dans un bel ensemble, et laissèrent tout en plan sur la table de la cuisine. Je ferais ça plus tard, se dit Duo. C'était son tour de vaisselle aujourd'hui. Ils se dirigèrent vers le salon et s'installèrent confortablement dans les canapés, à part Heero, qui était à son bureau près de son cher ordinateur.


***~~~***


08 Stratégie pour un monstre


Heero imprima quatre fois son rapport, pour que chacun d'entre eux puisse le lire tranquillement. Il ne doutait pas de l'effet que cela allait produire : des visages livides et décomposés.

Le type était dans toutes les plus mauvaises combines. Il fournissait des armes à Oz, mais aussi à d'autres petits groupes extrémistes. Il avait son entrée chez les grands patrons de tous les cartels de drogue, des réseaux de pédophilies, de traite des blanches, de prostitution. Son empire s'étendait sur toute la Terre. Au niveau des colonies, c'était les exploitations minières interdites car hautement toxiques, et le financement d'usines privées de fabrication de Mobiles. Il se constituait petit à petit son armée. Il avait corrompu de hauts fonctionnaires en leur offrant des actions généreuses des grandes sociétés productrices de tabacs et d'armes pour particuliers. Le pire restant les expérimentations. D'après les dires, il possèderait des centres recherches où étaient pratiquées l'expérimentation animale… et humaine. En gros, ce type possédait tous les vices imaginables.
Tout le rapport était agrémenté d'exemples et de détails techniques.
- " Merci Heero de nous faire lire ça juste après le petit déjeuner. " fît Duo, un brin verdâtre. La description des expériences sur des hommes encore vivants avait de quoi révulser même le plus courageux. Déjà que c'était dur à supporter pour les animaux…

- " Toutes ces activités ne me préoccupent pas plus que ça. C'est comment l'attraper, qui m'inquiète. "
Waouh ! Une phrase entière avec sujet, verbe, complément. Il doit pas être dans son état normal. Un coup d'œil à ses trois autres compagnons : ils étaient tous bouche bée.
- " J'ai gardé le pire pour la fin. "
Comment ? Y'a pire ?
- " Notre stratégie est à revoir entièrement. " Heero repartit vers son bureau pour prendre quelques feuillets et leur distribuer. " Voilà ce qu'il fait avec les jeunes garçons qu'il séduit. "
Duo n'avait pas lu le premier paragraphe qu'il s'offusquait déjà.
- " Non ! C'est pas vrai ! Ne me dit pas qu'il le fait devant tout… "
Heero acquiesçait en silence.
Moins d'une minute plus tard.
- " Quoi ? Après c'est leur tour ?! " L'indignation vibrait dans la voix de Duo. Les autres pilotes ne disaient rien, mais ils étaient loin, très loin, d'être joyeux.
Une minute après.
- " De la torture ?! … Un concours de torture ? … Sur le pauvre… " Il en tremblait.
Quelques secondes plus tard.
- " Et ils osent le laisser en vie ! Ils ne lui laissent même pas une mort honorable ? "
Duo jeta les feuillets par terre. Il refusait d'en lire plus.
Cela n'était pas concevable, ce non-respect le plus total de l'individu. Il n'aurait jamais eu l'idée de faire ça, même à une poupée, il se serait dégoûté lui-même. Ces hommes étaient… extrêmes dans leurs pratiques malfaisantes. Ils ne persécutaient pas seulement le corps du jeune homme, mais aussi son cœur et son âme. Et pour cela, ils n'hésitaient pas à tuer ou torturer des animaux… voir des enfants… devant les yeux de la victime. Ils arrachaient toute trace d'humanité chez l'individu, avant de le faire trépasser. C'était plus qu'écœurant.

Le silence qui régna ensuite était oppressant. L'envie de meurtre se lisait dans tous les regards. Wufeï n'avait pas arrêté de frissonner pendant la lecture. Il l'avait échappé belle, et ce grâce à l'arrivée de son Ange Blond. Il se demanda comment il pouvait être ami avec une pourriture pareille, puis si son arrivée était vraiment une coïncidence.
- " D'après ce que l'on vient de dire, " constata Quatre, " l'homme n'est jamais seul, à aucun moment de la journée, qu'il dorme, qu'il mange, qu'il… fasse ses ignominies… Quoiqu'il fasse il est toujours entouré d'au moins cinq gardes du corps, qui participent ou pas à ses activités. "
- " Hmmm ".
- " Donc un seul d'entre nous ne sera pas suffisant pour l'abattre, surtout que toutes ses propriétés sont sous haute surveillance. "
- " Il doit y avoir une faille dans le système, il faut juste mettre le doigt dessus " ajouta Wufeï.
- " C'est justement ce qui bloque, n'est-ce pas Hee-chan ? "
- " Hmmm ".
- " On ne peut plus l'attaquer ensemble. Il nous a vu ce soir, ça lui mettrait la puce à l'oreille si on se pointait tous en même temps chez lui. " ajouta Trowa.
- " Oui, c'est un problème. Cinq nouveaux membres du personnel auraient pourtant pu faire un bon boulot. "
- " Il faut le buter par surprise " fît Wufeï. " Sinon, dès qu'il verra l'un d'entre nous, il se méfiera. Je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'il est physionomiste ce fumier. "
- " Et pendant ses déplacements ? "
- " Il change tout le temps. On ne peut rien prévoir. "
- " Il a bien le téléphone ce type, Nom de Dieu ! "
- " Il a sa propre entreprise de télécommunication… personnelle. "
- " L'enfoiré ".

La discussion fut subitement interrompue par trois petits coups sur la porte, puis deux, puis trois plus rapides. Quatre sur cinq des pilotes furent alarmés. Le dernier reconnu aussitôt le code. Mais qu'est-ce qu'il fiche ici ? Il fit signe aux autres que tout allait bien, et se dirigea vers la porte, en n'essayant même pas d'être discret. Il ouvrit la porte non sans de grands battements de cœur, puis il le vit, et son rythme cardiaque explosa pendant quelques secondes, avant de se calmer. Il est vraiment beau. Il l'invita d'un geste à rentrer dans la pièce.
Ses quatre compagnons regardèrent le nouveau venu avec suspicion. Quatre se ressaisit vite, sachant ce qu'il se passait entre eux, ainsi que Duo. Le Perfect Soldier sortit quant à lui son inséparable flingue et le posa sur ses genoux, bien en évidence.
- " Qu'est-ce qui t'amène ici ? ", fit Trowa.
- " Vous êtes repérés. " fit tout simplement Zechs.
Il fit demi-tour aussi sec et s'apprêta à quitter les lieux. Il les avait prévenu, il n'avait plus aucune raison de s'attarder ici… enfin…

Wufeï le retint par le bras.
- " Qu'est-ce que tu veux dire par : on est repéré ? " demanda-t-il assez méchamment.
- " Mori s'est renseigné dès que vous êtes partis. Inutile de vous dire que Treize vous a immédiatement reconnu. Il va désormais doubler sa garde personnelle et être vigilant sur toutes ses communications et déplacements. "
Silence.
- " Pourquoi tu viens nous informer, Zechs ? " demanda Heero du ton le plus froid qui pouvait exister.
Zechs se tourna vers Wufeï. Il le regarda droit dans les yeux. Il était évident qu'il ne souhaitait pas que son petit dragon ne tombe dans les mains de cette ordure. Ne voulant pas répondre de peur de gêner son ancien amoureux, il préféra lui faire juste un signe de tête, avant de repartir pour de bon. Wufeï saurait bien leur expliquer de toute façon. Personne n'essaya de le retenir cette fois-ci. Il ouvrit la porte et s'apprêta à la refermer derrière lui lorsqu'il sentit une résistance. Il se retourna pour apercevoir son chinois dans l'encadrement de la porte. Il avait les larmes aux yeux, et lui lança un " merci " muet, avant de refermer la porte.
Décidément, pensa Zechs, je ne pourrais plus rester loin de lui très longtemps…


***~~~***


09 L'ange et le dragon


Ils avaient décidé de demander de l'aide à Zechs pour coincer le lascar. Ce dernier devait être au courant de ses déplacements et de ses petites habitudes, et c'est là-dessus qu'ils avaient décidé de jouer. Le fait d'avoir été démasqués ne les empêchait pas de vouloir la peau de cet homme à tout prix. Aux vues des relations qu'il entretenait avec Zechs (il leur avait tout avoué après le départ de son ex-amant), ils lui avaient demander de le persuader de les aider. Il avait finalement accepté, bien qu'il ne soit pas convaincu qu'il les aiderait, aux vues de sa relation avec lui justement. Mais Quatre lui avait de nouveau confirmé que son empathie n'avait décelé aucune trace de haine en Zechs, que c'était même plutôt le contraire.
Il lui avait laissé un mot sur son portable, en lui donnant rendez-vous dans leur ancienne planque dont ils avaient tous les deux la clé. Il espérait qu'il viendrait, il avait tant envie de le revoir. Il arriva un peu en avance à leur rendez-vous, et sa main tremblait légèrement lorsqu'il inséra la clé dans la serrure.
Celle-ci n'était pas fermée.

Il ouvrit doucement la porte et passa la tête par l'encadrement. Il le vit allongé sur le canapé, en train de dormir. La télé était encore allumée. Il entra et referma la porte sans faire de bruit, puis il s'approcha du son prince charmant.
Il était allongé sur le dos, ses mains reposant sur sa poitrine. Il avait la tête légèrement penchée sur le côté, une mèche de cheveux blonds lui tombait en travers du visage. Il semblait respirer la sérénité et la paix.
Wufeï s'assit tout doucement à côté de son ange endormi et le contempla un moment. Dire qu'il avait déjà embrassé ces lèvres, ces pommettes, ce front… Cela lui manquait tellement ! Il n'y résista pas, il leva une main tremblante vers son ancien amant, et lui enleva sa mèche de cheveux rebelle d'une caresse. Puis, avec toute la tendresse possible et la retenue nécessaire pour éviter de le réveiller, il lui caressa les sourcils, les joues, les lèvres… Quelles sensations agréables que de toucher sa peau à nouveau.
Il retira sa main et ferma les yeux. C'était doux mais cela faisait tellement mal aussi. Il baissa la tête et eut une grimace de douleur. Il le désirait tant ! Il l'aimait tant ! C'était injuste !
Il rouvrit les yeux… pour plonger dans deux lagons bleus qui l'engloutirent instantanément.

Zechs le regardait avec intensité. Bien sûr qu'il ne dormait pas quand son digne dragon était arrivé. Il avait fait semblant de s'assoupir, car il voulait savoir si son jeune amour éprouvait encore des sentiments pour lui, comme il l'avait pressenti.
Il frissonna lorsqu'il sentit les délicates caresses sur son visage. Il espéra que son compagnon ne le remarquerait pas. Mon Dieu comme c'était agréable. Malgré leur querelle non résolue, il n'avait pu renier ses sentiments. Leur amour était donc si fort que ça ? C'était grisant.
Lorsqu'il sentit les doigts de son amant quitter son visage, il ouvrit les yeux. Son Wufeï adoré était en train de se torturer, à l'expression de peine qu'il affichait.
Mais je t'aime aussi, tu ne le sais donc pas ? se dit-il en lui-même.
Lorsque son adoré rouvrit les yeux, il put y lire tout l'amour qu'il souhaitait y voir.
Avec son cœur ravi, il porta une main au visage de son jeune amant, et lui caressa la joue. Une larme s'échappa de l'un des beaux yeux noirs de Wufeï, et celui-ci couvrit sa main avec la sienne.
Zechs se releva d'un coup de hanche et d'une poussée de son bras droit, pour se mettre en position assise sur le canapé, afin d'être à la hauteur du chinois. Il n'avait pas enlevé sa main. Il lui sourit. Enfin, il pouvait se permettre de lui sourire. Il n'avait plus à faire semblant, à cacher ses sentiments. Il pouvait de nouveau lui montrer combien il l'aimait.
Wufeï eut un petit sourire timide en retour, et il baissa les yeux… Il n'était pas encore sûr, il attendait une preuve. Zechs était tout prêt à la lui donner.

Leurs mois de séparation avaient été une vraie torture sentimentale pour chacun d'eux. Le désespoir et la tristesse de ne plus avoir quelqu'un avec qui partager, avec qui se confier, à aimer… Leurs cœurs avaient souffert de concert, ils s'en rendaient compte maintenant.
Alors, lorsque Zechs se pencha sur Wufeï pour reprendre ses droits sur ses lèvres, ce fut pour lui donner un baiser tremblant et maladroit, presque comme un baiser de débutant. Wufeï frémit puis l'agrippa d'un coup, passant soudainement ses bras autour de son torse, et se serrant de toutes ses forces contre lui, intensifiant par là même la pression de ses lèvres sur les siennes. Zechs répondit au quart de tour, trop heureux pour ne rester que spectateur, et passa ses bras autour du cou du jeune garçon. Le baiser qu'ils échangèrent était des plus passionnés, des plus langoureux, des plus beaux. Il dura une éternité. Lorsqu'ils se séparèrent enfin, un désir violent et irrésistible pouvait se lire dans leurs yeux respectifs. Zechs se retira un peu et commença à caresser le cou de Wufeï, ses clavicules… L'adolescent quant à lui avait passé ses mains sous la chemise de son chéri, et touchait fébrilement sa peau chaude et douce.

***

Il se réveilla dans les bras de son amant. Il se sentait tellement bien… c'était magique ! Il avait attendu cette nuit depuis si longtemps… et elle avait été merveilleuse, au-delà de toutes ses espérances. Ils avaient laissé leurs corps s'exprimer librement, sans crainte, sans honte… Plus que charnel, le rapport avait aussi été spirituel. Leurs âmes avaient fusionnées, ils s'étaient entendus sans besoin de paroles, sans besoin de gestes, juste par la connexion de leurs regards.
Il se serra contre son amant, cherchant à mettre chaque millimètre de sa peau en contact avec le corps de l'autre. Zechs passa alors un bras autour de ses épaules.
- " Je t'ai réveillé ? " murmura-t-il.
- " Hmmm ? Non, je me réveille doucement " répondit l'ange blond en terminant sa phrase par un baiser.
Il soupira d'aise. Comme il était bien. Il voulait que ce moment dure tout le temps.
- " On a le droit de faire la grasse matinée ? " demanda sa moitié.
- " Oui oui ", répondit Wufeï, " j'en prends le droit. "
- " Génial " dit-il avec un petit sourire coquin sur les lèvres.
Wufeï le regarda avec suspicion.
- " Ne me dit pas que tu veux remettre ça ? "
- " Pourquoi ? Pas toi ? "
Quelle question ! Il n'eut pas besoin de réfléchir très longtemps : une caresse bien placée venait de lui arracher un petit cri de plaisir. Toi, tu ne vas pas t'en tirer à si bon compte, se dit-il avant de se retourner et de se plaquer sur le ventre de son amant.

***~~~***


10 Le plan


Le plan de Zechs convenait a priori à tout le monde. Ce dernier détestant, et pas cordialement, l'ordure à buter, il avait déjà réfléchi un bout de temps à la question. Mais étant seul, il n'avait pu le mettre à exécution. Son plan les requérait tous les cinq.
Bien sûr, l'un d'entre eux serait l'appât. Il était facile de bien se déguiser, avec toutes les avancées technologiques dont ils disposaient maintenant.
Le poison qui servira à empoisonner l'eau du bain serait injecté dans le tuyau au moment même où le couple le prendrait. Zechs les avait informé qu'Akari Mori prenait toujours un bain à l'eau de rose avant de passer aux choses sérieuses avec sa victime. Cette manie leur rappela vaguement quelqu'un, et effectivement il avait eu vent de cette technique par le grand Treize en personne à ce qu'il paraît. L'eau de rose aurait pour vertu de rendre la peau plus douce [1]. Donc, l'un d'entre eux aller devenir un " rat " et se balader entre les murs.
Il fallait aussi un Gundam pas très loin et prêt à passer à l'action, au cas où le plan ne marcherait pas comme prévu. Il ne voulait pas tout faire sauter, et surtout pas les centaines d'innocents qui seraient au moment même en train de se déhancher sur la piste de danse de la discothèque.
Toujours en prévision d'un échec l'un d'entre eux devrait s'occuper de miner un endroit, encore non déterminé mais suffisamment prêt de la discothèque pour que cela alerte les vigiles de Mori et les mettent en présence de deux dangers à la fois, histoire de disperser les troupes.
Enfin, le dernier resterait avec Zechs dans un van garé non loin de la scène de terrorisme. L'appât sera en effet muni de lentilles de contact colorées et munies d'un liquide spécial de très haute technologie. Ce liquide avait été fabriqué dans les labos de Treize dans le plus grand secret. Cette matrice contenait des petits cristaux émettant une fréquence d'onde ultrasons très très basse. Ils avaient eut du mal à la cerner, mais ils avaient finalement réussi à la cerner et à la capter après des années de labeur. Ils avaient donc fabriqué un réceptacle à ces ultrasons. En analysant le message et en le reformulant par ordinateur, ils parvenaient désormais à décoder l'image retranscrite par tous ces petits cristaux. Ce que voyait le porteur des lentilles, le propriétaire du récepteur le voyait aussi. La confiance des cinq pilotes de Gundam en Zechs n'étant malgré tout pas aveugle, l'un d'entre eux resterait avec lui dans le van. Cela permettrait aussi de mieux gérer la situation et d'anticiper le cas où.

Il s'agissait maintenant de déterminer qui ferait quoi. Le débat était lancé, et ça commençait à s'animer.
- " Hmm hmm HMMM ! " fit Zechs.
- " Quoi ? " fit Heero un peu brusquement.
- " Je me disais que ça vous intéresserait peut-être d'avoir mon avis sur la question. "
Silence.
- " Effectivement, " fit Trowa, " on peut dire que tu nous connais assez bien… Nous t'écoutons ".
- " Très bien. Alors, commençons par ce qui vous tracasse le plus : celui qui va être l'appât. Procédons par élimination. Heero ? Tu auras essayé de le flinguer avant le moment propice, et tu seras mort à la sortie de la mission. "
Le Soldat Parfait n'apprécia pas du tout ces mots.
- " Excuse-moi… " commença-t-il d'un air menaçant.
- " C'est parfait, c'est parfait ! " le coupa Duo en arborant un sourire forcé. Il va me tuer, mais c'est pas grave. L'imaginer dans les bras de ce … cet… ça me donne la chair de poule.
- " Très bien. Duo ? A moins de couper ta natte, c'est même pas la peine d'y penser. "
- " Ca, jamais ! " répondit l'intéressé.
- " Wufeï ? Tu as le style chinois, il ne t'aura pas encore oublié, surtout qu'il t'a vu de près. Quatre ? Tu serais mort d'une crise cardiaque en fréquentant ce type moins de deux minutes, avec ton empathie."
Il n'en restait plus qu'un. Ses quatre compagnons se retournèrent vers lui, Quatre battant la moquette en terme de blancheur.
- " C'est bien ce que je pensais, " fit Trowa.
- " Si on te teint les cheveux et que l'on plaque ta mèche en arrière, avec les lentilles de contact colorées et une autre mode vestimentaire… vu qu'il n'a fais que t'apercevoir, tu es celui qui a le plus de chance de réussir à le berner. " Il fit une pause de quelques instants. " De plus, je suis désolée de dire ça mais ton passé te prédispose à sortir de cette mission avec le moins de séquelles possibles, à l'inverse de tes camarades. "

Quatre était tout pâle, il ne réagissait pas bien du tout à cette nouvelle, mais il ne voulait pas faire d'esclandre devant les autres.
- " Et pour les autres postes ? " demanda Heero.
- " Je pensais que tu serais celui qui infiltrerait le poison dans l'eau. Tu seras donc à un mur de distance de la salle de bain, au cas où les choses se dégradent. "
Signe de tête affirmatif. En prenant une arme à explosif, il pouvait toujours faire un trou dans le mur et aller directement sur le lieu du combat pour bastonner quelques uns de ces crétins. Il était ok.
- " Quand à toi Duo, tu pourrais nous trouver un petit quelque chose sympa à faire péter pas très loin de La Caserne. "
Chouette ! Je vais pouvoir faire joujou avec mes explosifs. Petit sourire satisfait.
- " Wufeï, dans Shenlong " fit-il avec un clin d'œil à son bien-aimé. Il savait comme il aimait piloter Nataku.
- " Et Quatre… hé bien tu seras spectateur avec moi. "
- " Quoi, mais pourquoi ? "
- " C'est Trowa qui sera en première ligne, " répondit Heero à la place de Zechs. " Tu risques de ne pas résister à tes sentiments si ça tourne mal. "
Le petit blond ne répondit rien, et se contenta de baisser la tête.
- " Ce n'est pas que l'on a pas confiance en toi, Quat-chan " fit Duo d'une voix douce, " mais on sait très bien comme cela va être dur pour vous deux. On veut seulement vous simplifier la tâche. "
Trowa passa un bras autour des épaules de Quatre et le regarda en souriant. Son regard lui criait de lui faire confiance, qu'il était fait d'une étoffe assez dure pour ne pas être meurtri par les avances de ce malfrat. Il lui rendit un sourire craintif.
- " Mais ! " s'exclama Quatre complètement paniqué. " L'eau du bain sera empoisonnée et…. "
- " Trowa aura avalé un anti-poison avant d'y aller. "
- " Et, il est fiable ton anti-poison ? " demanda Duo.
- " A 95%. "
C'était loin d'être satisfaisant…

A suivre…

Gwen, 27 novembre 2002


[1] j'ai aucune idée si c'est vrai ou pas… mais fallait que je lui trouve une vertu, alors ^^


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