La critique :

 

   Dans les années 80, un certain anime nommé Lodoss se faisait connaître. 20 ans après, il est toujours considéré comme l'un des meilleurs anime d'Heroic Fantasy.
A peu près dix après, dans les années 90, c'est un autre manga, et dans un style tout à fait différent, qui se faisait connaître au Japon sous le nom de Tenshi Kinryou Ku, dit Angel Sanctuary dans nos contrés.

Entendez-moi bien, Angel Sanctuary est une perle rare, un manga comme on en voit qu'une fois tous les dix ans.
Pourquoi ? Parce qu'il avait à sa sortie un potentiel énorme, tant au point de vue de l'histoire que du graphisme, et que Kaori Yuki, la maman d'Angel Sanctuary, a su exploiter au maximum ce potentiel.

Trois éléments sont importants dans un manga : L'histoire, les personnages et le graphisme.
Et dans ces trois domaines, Angel Sanctuary est au top, mais est aussi unique en son genre.

  1. L'histoire
  2. Les personnages
  3. Le graphisme

 1. L'histoire :

   L'histoire d'Angel Sanctuary est assez compliquée, mais plus par les détails que par le fond.
La trame de fond est une histoire d'amour entre un frère et sa sSur, un amour interdit qui va leur causer toute sorte de problèmes

Setsuna Mudô est un voyou de 16 ans, qui passe son temps à traîner et à se bagarrer, avec Kira, son sempai.
Il est torturé par l'amour qu'il porte à sa sSur cadette, Sara.
Leur mère les a séparés, a renié Setsuna et a mis Sara dans une école catholique pour jeune fille.

Autour de cette histoire déjà délicate d'amour interdit vient se coller une histoire bien plus compliquée : Setsuna se révèle être la réincarnation d'un ange.
Mais pas de n'importe quel ange : Il est la réincarnation d'Alexiel, un ange déchu féminin qui a été condamné à se réincarner indéfiniment, à mourir jeune et à chaque fois de manière horrible et sanglante.

De plus, deux démons ainsi que divers anges veulent retrouver Alexiel, qui serait l'ange salvateur, celui dont dépendra l'avenir du monde.

Si déjà vous trouvez ça compliqué, sachez que ça devient encore plus compliqué quand on apprend que Kira, le sempai de Setsuna, est en fait l'âme d'un glaive démoniaque, et que dès le tome trois, c'est la fin du monde&

Mal au crâne ? C'est normal, c'est moi qui raconte.
Car quand on lit le manga, ça paraît tout de suite plus simple, et c'est ça la force de ce manga.
Angel Sanctuary nous plonge dans un monde fantastique extrêmement vaste et intéressant, sans pour autant qu'à aucun moment nous soyons perdus.

Le premier point est donc très, très, très positif.

 2. Les personnages :

Les personnages d'Angel Sanctuary sont tous très intéressants, et très attachants.


Setsuna est un jeune homme complexe, qui peut aussi bien afficher une grande confiance en lui, qu'une très grande fragilité.
Il est très impulsif, pouvant faire n'importe quoi, n'importe quand. (Comme s'enfoncer une lame dans le cSur pour accomplir une mission dans le royaume des morts, sans trop savoir comment il va revenir&)

Il est amoureux de sa sSur et est prêt à tout pour elle, il vit pour et par son amour.
A tel point que pour elle, il est prêt à aller en enfer, à défier les Anges et Dieu s'il le faut.
Des fois, il est tellement inconscient qu'on a l'impression que c'est un môme. Oui, c'est ça, il a la candeur et la pureté d'un enfant, tant par ses actes que par certaines des expressions de son visage.
D'ailleurs c'est assez paradoxal en comparaison à sa nature de voyou&

Autre point important : Il est super beau. Dessiné par une femme, Setsuna a les traits fin et harmonieux, et il est sûrement l'un des personnages de manga les plus beaux qui existe.


Autre personnage très intéressant : Kira Sakuya.
Il est très intéressant pour plusieurs raisons.
Et d'une, il est super classe ^^
Non, c'est vrai, ça compte ! Il est ténébreux, beau gosse, on a l'impression qu'il se fout de tout mais en même temps qu'il veille sur ceux qui l'entourent avec la gentillesse d'un grand frère.
En fait c'est ça : C'est l'aîné, le grand frère.

Mais attention, Kira n'est pas " gentil " en sens propre du terme, il est même sans pitié pour ceux qui se dressent devant lui.
Il boit, fume comme un pompier, adore se battre et cours derrière toutes les minijupes qu'il voit passer dans la rue !

Très rapidement, on apprend qu'il est en fait l'âme d'un glaive maléfique, et que cela fait de lui un être immortel.
Et oui, vous pouvez lui arracher un bras, le vider de son sang ou même l'éventrer, le brave Kira se relèvera toujours.
Enfin jusqu'à une certaine limite : En effet, il y a un moment où le corps dans lequel son âme loge arrive en bout de course et où même ses pouvoirs de régénération deviennent inefficaces.

Pour compliquer le tout, on apprend qu'il est en fait le démon Lucifer, dont l'âme a été scellée dans un glaive&


Je ne vais pas vous faire une description détaillée de chaque personnage, je pense que vous avez bien compris où je voulais en venir : Chaque personnage est très travaillé et chacun a une personnalité et un destin propre.
Tant au point de vue graphique que de la personnalité, les protagonistes d'Angel Sanctuary sont très réussis.

Le deuxième point est donc lui aussi très, très, très positif.

 3. Le graphisme :

   Kaori Yuki a vraiment un style particulier, que ce soit quand elle dessine pour le manga ou pour un art-book.
Les traits sont fins, les visages fouillés et les décors recherchés.
Son style est assez noir, presque gothique (On imagine facilement une musique des Dreadfull Shadow en background music) et nous invite toujours plus profondément dans un monde obscur.
Regardez par exemple ce dessin de Sara :

Mis à part le fait qu'il soit magnifique, observez le décor et les habits de Sara.
Bah je sais pas vous mais moi ça me fait penser à une église gothique du XVII ème avec une jeune et superbe courtisane venu se confesser.
Je reconnais que c'est pas évident, évident, mais bon ^^
En tout cas, il faut bien reconnaître que le dessin est splendide.

Et ses dessins en couleurs ne sont pas moins réussis, bien au contraire.
Dans toutes ses planches, les personnages représentés ont la peau extrêmement blanche et " pure ". (Attention, je ne fais pas l'éloge des blanc, pas d'amalgame mal placé !)
La peau, les cheveux, l'expression, tout contribue sur ses planches à donner un rendu parfait, et c'est à chaque fois un véritable plaisir pour les yeux&

Je pense que ça se passe de commentaires...

Lucié